L'atelier sur l'audiovisuel en Algérie organisé sous le thème “Quel service public audiovisuel en Algérie ?” mercredi dernier à l'hôtel El-Djazaïr, par le SNJ (Syndicat national des journalistes) et la Fij (Fédération internationale des journalistes), et qui a vu la participation du syndicat de la presse marocaine et française, ainsi que différents intervenants dans le domaine audiovisuel, a débouché sur la “Déclaration d'Alger”. Les participants relèvent ainsi l'absence persistante de chaînes de télévision et de radios privées en dépit du fait que “l'article 56 de la loi sur l'information de février 1990 ait levé le monopole de l'Etat sur la presse audiovisuelle”. La déclaration fait aussi état de “l'amalgame” autour des chaînes de radio et de télévision en Algérie “qui ne sont en fait que le prolongement d'une seule chaîne de télévision et d'une seule radio”. À déplorer également le fait qu'en dehors des périodes préélectorales, le champ audiovisuel soit “hermétiquement fermé” aux différents courants politiques et aux représentants de la société civile. La précarité de la situation socioprofessionnelle des professionnels des médias est également mise en avant dans le document intitulé Déclaration d'Alger. Celle-ci “constitue un frein à l'expression démocratique et à l'organisation syndicale”, estime le document, qui revient, par ailleurs, sur la non-reconnaissance du droit à la communication et l'absence d'une instance régulant le champ audiovisuel. Parmi les recommandations, la déclaration insiste sur “l'ouverture du champ audiovisuel aux différents courants d'opinion” et “la levée des contraintes et autres blocages qui freinent (sa) libéralisation”. Elle appelle, en outre, à “favoriser la participation des professionnels des médias à l'élaboration d'un statut pour le journaliste et d'une convention collective nationale conforme aux règles universelles”. Comme elle demande de répondre aux préoccupations socioprofessionnelles des journalistes “en accordant une importance particulière aux salaires, à la formation et au recyclage”. Les participants réitèrent, enfin, “leur attachement à la liberté d'expression et d'information afin qu'aucun journaliste ne soit sanctionné pour ses opinions”. R. N.