Le Parti des travailleurs refuse de s'inscrire dans la logique de l'élection présidentielle. À l'issue de la rencontre de son bureau politique, le PT a réitéré sa revendication d'aller vers une Assemblée constituante et refuse de cautionner la loi sur les hydrocarbures et la loi de finances 2020. Selon le Parti des travailleurs, l'élection présidentielle projetée pour le 12 décembre "dénie au peuple algérien le droit de choisir souverainement la nature du régime". Elle est "synonyme du cinquième mandat sans Bouteflika" et "confisquera la souveraineté populaire par le maintien du régime présidentialiste antagonique avec le principe de séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice". Pour ce parti, la solution est dans l'élection d'une Assemblée constituante qui "mettra fin au régime décrié par des millions d'Algériens" et "l'avènement d'une nouvelle république à même de répondre à toutes les aspirations populaires qui s'expriment avec continuité et constance depuis huit mois". En droite ligne de ses positions antérieures, le PT critique sévèrement les deux lois qui sont actuellement en discussion au Parlement, à savoir la loi sur les hydrocarbures et la loi de finances 2020. "Aucun pouvoir, même légitime, n'est fondé à toucher à la propriété nationale inscrite dans la mémoire collective par le sacrifice de 1 500 000 martyrs de la Guerre d'indépendance nationale", précise le communiqué du PT. Ce dernier renouvelle également son "rejet du projet de loi de finances 2020 qui abroge la règle de souveraineté dans le secteur économique (51/49%), perpétue la politique d'austérité et réintroduit le recours à l'endettement extérieur synonyme de remise en cause de la souveraineté de décision de l'Etat". Pour montrer qu'il est en phase avec les revendications populaires, le PT donne l'exemple de la manifestation populaire organisée, la semaine dernière, devant l'APN pour contester la loi sur les hydrocarbures. Un geste qui conforte le parti dans son appel "pour que le pouvoir soit entre les mains du peuple afin qu'il puisse mettre en place un Etat de droit, des institutions légitimes à même de lui garantir les droits, tous les droits dont il a été privé des décennies durant par le régime en place". Le PT n'a pas omis non plus de rappeler que sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, "est condamnée arbitrairement" à 15 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Blida.