La SG du PT, qui était hier à Djelfa, n'exclut pas l'option, pour le gouvernement,d'une loi de finances complémentaire (LFC-2018) pour calmer le front social. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé, hier depuis Djelfa où elle animait un meeting populaire, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à organiser des élections pour une Assemblée nationale constituante afin de trouver une sortie de crise pour le pays. "Je le dis et le répète. Soit on va vers une Assemblée nationale constituante, soit on va vers une révolution", a-t-elle lâché, dans un message adressé directement au chef de l'Etat. Mme Hanoune a, en effet, estimé que "la démocratie politique est en danger". "Seule cette assemblée pourrait réhabiliter la crédibilité des institutions, l'autonomie des syndicats et les espaces démocratiques pour que le peuple exprime ses aspirations. Les lobbies ont gangrené les institutions de la République grâce aux partis du pouvoir (FLN et RND, ndlr)". Aux yeux de la patronne du PT, "l'élection de cette assemblée signifie amplement la protection de notre indépendance et de notre souveraineté et le changement de la nature du régime qui nous gouverne". Enumérant les neuf points que contient son message adressé au président de la République, Mme Hanoune a indiqué que l'Assemblée nationale constituante offrira l'opportunité à tous les Algériens d'élire légitimement leurs représentants, de consacrer les droits et devoirs des citoyens, de permettre aux Algériens d'exercer le libre arbitre, de consacrer les aspirations communes et de mettre un terme à la négation historique, d'engager un renouveau au sein des institutions de l'Etat et d'aller vers une recomposition politique, économique et sociale. "Quel que soit le régime que les Algériens choisiront, cette assemblée mettra fin à la dislocation politique des institutions de la République", explique Mme Hanoune. Une fois élue et ses instances installées, développe encore la SG du PT, elle permettra d'aller vers une nouvelle Constitution, d'arrêter un calendrier pour des élections transparentes et de récupérer des milliers de milliards de dollars dilapidés. Au plan économique, Mme Hanoune a dénoncé le décret publié le 7 mars dernier et qui définissait le champ d'application de la planche à billets. "Finalement, ce n'est pas la baisse du prix du baril de pétrole qui est à l'origine, mais la gouvernance de ce régime qui arrive à expiration. C'est la descente aux enfers", a développé la SG du PT qui affirme, par ailleurs, que "ce décret est en contradiction avec la loi de finances de 2018". Selon Mme Hanoune, il était inutile de recourir à la planche à billets si l'Etat pouvait recouvrir 125 milliards de dollars d'impôts impayés et 100 milliards de dollars de crédits octroyés à des investisseurs qui ont profité des assiettes foncières sans être contrôlés. "Bouteflika ne pouvait pas permettre la promulgation de ce décret. C'est un rouleau compresseur", s'est indigné Mme Hanoune. Evoquant la probabilité d'aller vers une loi de finances complémentaire (LFC-2018), elle révélera que "les compromis que les ministres tentent actuellement pour calmer la tension sociale au niveau des écoles et des hôpitaux sont autant de signes avant-coureurs que le gouvernement promulguera une LFC-2018 pour satisfaire les revendications des travailleurs et rectifier certaines dispositions du tout austérité". FARID BELGACEM