Après le rapport d'un institut britannique de recherche sur le terrorisme, qui avait estimé que la guerre en Irak a provoqué l'essor du terrorisme, les résultats d'un sondage, publié hier, accréditent davantage cette thèse. Deux tiers des Britanniques pensent que l'invasion de l'Irak par les forces multinationales, dirigées par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, constitue l'une des principales raisons ayant poussé les terroristes à frapper à Londres, le 7 juillet dernier. Un tiers des personnes interrogées imputent la responsabilité directement au chef du gouvernement britannique, Tony Blair, pour avoir donné son accord pour la guerre contre l'Irak. À la question de savoir si, et dans quelle mesure, les attentats étaient liés à la décision du Premier Ministre Tony Blair d'engager son pays dans l'invasion de l'Irak, quelque 33% des sondés affirment que M. Blair porte “une grande responsabilité” dans les attaques. 75% des personnes questionnées estiment probables de nouveaux attentats en Grande-Bretagne, contre 11% qui ne sont pas de cet avis. D'autre part, 71% des sondés veulent que le gouvernement expulse les musulmans étrangers qui incitent à la haine, 22% jugent au contraire que ces personnes doivent être autorisées à vivre en Grande-Bretagne. Ce sont les résultats d'un sondage, réalisé auprès de 1 005 adultes, de 18 ans et plus, entre le 15 et le 17 juillet, sur les attentats de Londres, publié dans l'édition d'hier du quotidien londonien The Guardian. Ces données viennent corroborer le contenu de l'analyse d'un centre de recherche britannique sur le terrorisme, l'Institut royal des relations internationales, qui a été catégorique quant au lien existant entre le développement de l'activité terroriste à travers le monde, en général, et en Occident, en particulier, et la guerre en Irak. Toutes les affirmations américaines et britanniques laissant penser que le monde est devenu plus sûr, depuis la chute du régime de Saddam Hussein, sont battues en brèche. La réalité du terrain est implacable. En Irak, le chef d'Al-Qaïda dans ce pays, le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, sème la mort, chaque jour que Dieu fait, sans distinction entre forces multinationales et irakiennes ou civils. Ailleurs dans le monde, des attentats sont signalés un peu partout avec des pics comme ceux de Madrid, en mars 2004, et récemment Londres. K. ABDELKAMEL