Les Annabis se sont mobilisés, hier, par milliers pour l'acte 36 du hirak. Venus par vagues de plusieurs localités, les citoyens ont rallié, dès 14h, le Cours de la Révolution, où ils se sont regroupés sous une pluie battante, avant d'entamer la marche de protestation. Comme pour les vendredis précédents, les manifestants ont scandé des slogans hostiles aux dirigeants de l'heure et revendiqué l'annulation de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain telle qu'organisée par Abdelkader Bensalah et Noureddine Bedoui, dont ils ont, encore une fois, exigé le départ. Tout comme ils ont exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion et des hommes politiques qui croupissent dans les geôles d'El-Harrach et dans d'autres prisons du pays pour avoir exprimé leur soutien au mouvement populaire. Les noms du moudjahid Lakhdar Bouregâa, de Tabbou et de Belarbi, l'enfant de la ville, étaient parmi les plus cités par la foule qui reprenait les slogans scandés au moyen de mégaphones par les meneurs de cortèges. Brandissant des banderoles et arborant l'emblème national, hommes et femmes de toutes les conditions sociales ont dit et répété inlassablement : "Echaâb yourid el-istiqlal" (Le peuple veut son indépendance et "Yechkiou lerousse, yechkiou lfrança, maana bassa" (Ils se plaignent aux Russes et aux Français, mais peine perdue, avec nous ils ont perdu). Les manifestants, nullement découragés par le mauvais temps, ont arpenté les rues qui longent la place centrale de la ville, des heures durant.