Plusieurs centaines de citoyens se sont mêlés à la 35e marche de protestation contre l'élection présidentielle et pour la libération des détenus d'opinion qu'ont organisée, hier, les étudiants d'Annaba. Regroupés dès 11h sur l'esplanade du théâtre Azzedine-Medjoubi, les manifestants, parmi lesquels figuraient des femmes drapées dans l'emblème national et brandissant des banderoles, ont inlassablement répété des slogans hostiles au pouvoir en place, accusé de vouloir maintenir coûte que coûte le système. La foule, qui était, cette fois encore, déterminée à préserver le caractère pacifique, a ensuite marché durant de longues heures autour du Cours de la Révolution. Comme un seul homme, les participants à cette marche du refus ont crié leur opposition au scrutin présidentiel du 12 décembre prochain et à la révision de la loi sur les hydrocarbures. Les slogans "Essahra baâouha, leblad qatâouha" (Ils ont vendu le Sahara et déchiré le pays), "Manvotich ala el-îssaba" (Pas de vote avec la bande de malfaiteurs) et "Echaâb yourid el-istiqlal" (Le peuple veut l'indépendance), scandés par les meneurs de la procession au moyen de mégaphones, ont été repris à l'unisson par les marcheurs qui ont sillonné les principales artères du centre-ville. Les partis FLN et RND et leurs représentants n'ont pas été épargnés par les manifestants qui leur reprochent de tenter de se régénérer malgré leur rejet par le peuple.