Résumé : Idir rattrape sa mère alors qu'elle s'apprête à monter dans sa chambre. Il a bien vu qu'elle était fâchée. Elle aurait voulu qu'il la consulte avant. Idir se voit obligé de lui expliquer les raisons de sa discrétion. C'est elle qui a choisi sa première fiancée et, à leur rupture, il a frôlé la dépression. Il a tout quitté et refait sa vie loin d'eux. Aujourd'hui, il ne souhaite qu'une chose : qu'ils partagent son bonheur. -Qu'est-ce qui s'est passé ?, demande Kamélia à Idir lorsqu'il la rejoint dans la salle à manger où le déjeuner est servi. -Rien, répond-il en souriant. En fait, ma mère voulait savoir pourquoi je t'aime, pourquoi j'ai tout fait dans le secret. -Elle est en droit de se fâcher, dit Kamélia. Tu aurais dû les mettre au courant. Ils avaient aussi leur mot à dire. Et puis, ils t'auraient aidé à préparer le mariage. C'est ta famille et non pas des étrangers. -Si je les avais consultés, il n'y aurait pas eu de mariage, lui confie-t-il. Ils sont obligés de t'accepter s'ils ne veulent pas me perdre. Allez, viens faire leur connaissance. Ils prennent place à table. Kamélia est soulagée qu'il n'y ait pas de tension. Le déjeuner se passe dans une bonne ambiance. Elle a pu discuter avec sa belle-mère et sa belle-sœur. Ali, son beau-père, parle de partir. Kamélia les prie de rester passer la nuit chez eux. Elle veut faire plus ample connaissance avec eux et avoir une vraie relation amicale. -Benti, ce sera pour une autre fois, dit-il. Ou peut-être que ta belle-mère nous réunira autour d'un bon déjeuner ? Sadjia s'empresse de confirmer. -Avec plaisir. Fathma et Moh tentent de les retenir pour la nuit mais ils refusent. La famille d'Idir part en fin d'après-midi. Les autres ne tardent pas aussi. Même Idir est pressé de rentrer chez lui. Fathma devient triste, elle est émue. -Vous ne pouvez pas partir maintenant. On n'a pas eu le temps de discuter. Cela va te paraître invraisemblable, mais elle me manque. -Je vous la ramène demain, promet Idir. Là, je suis épuisé. Je n'aspire qu'à rentrer chez nous. Kami, t'es prête ? -Donne-moi une minute. Je voudrais parler à ma mère, dit la jeune femme en lui prenant le bras pour qu'elles s'éloignent d'eux. Yemma, si tu savais. -Ma fille, ne prête pas attention à ta belle-famille. Il faut les comprendre. Il ne leur avait rien dit. J'aurais eu la même réaction si tu étais revenue mariée sans notre bénédiction. Ma fille, maintenant il faudra que tu gagnes leurs cœurs. -Ce n'est pas gagné. Yemma, je voulais te parler d'autre chose, murmure Kamélia. Devine qui est venu à la maison. Comme Fathma secoue négativement la tête, elle le lui dit. -Qu'est-ce qu'il vous voulait ? -Il était venu nous féliciter et m'offrir un cadeau, lui apprend-elle. Ce sont les boucles en or qu'il avait choisies avant le drame. J'ignore quoi faire. Yemma, il n'y a plus de place pour lui dans ma vie. J'ignore pourquoi, mais j'ai senti qu'il n'a pas changé. Qu'il tient encore à moi. Je sais. Ça va te paraître fou, même si j'ai été froide avec lui. Même si je ne lui ai pas permis de me parler, dans son regard, j'ai vu ce dont je n'ai pas envie. -Ne t'inquiète pas. Même s'il veut se rapprocher de toi, n'oublie pas qu'il est marié et père. Aussi, ces parents l'en empêcheront. Ils ne veulent rien à voir avec nous. Fathma se tait, tendant l'oreille. Idir les appelle. Elle embrasse chaleureusement sa fille, puis les raccompagne dehors, le cœur serré. Elle n'a pas exagéré en lui disant que sa fille lui manque. Mais elle doit la laisser partir.
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