Zahir Benkhellat (aile antidialoguiste de la CICB) : “Le départ des “indus” élus à l'échelle régionale est une forme de diversion et de ghettoïsation de la Kabylie, puisque la véritable revendication du mouvement citoyen est la dissolution de toutes les assemblées de la honte au niveau national, à commencer par l'APN. Cette manœuvre n'est, en fait, engagée que pour accentuer le pourrissement et entretenir les milieux de la rente. Car, comment expliquer qu'au moment où les assassins des 125 jeunes martyrs du Printemps noir de Kabylie jouissent toujours de l'impunité de l'Etat, la pauvreté gagne des pans entiers de la société ! Ajouter à cela le rétrécissement du champ politique et des espaces de libertés démocratiques. Le pouvoir, par l'aide de ses fidèles serviteurs, persiste dans sa stratégie qui consiste à mobiliser des moyens colossaux, tant humains que financiers, pour normaliser définitivement une région frondeuse. Car, si la Kabylie venait à être neutralisée, le pouvoir s'épargnerait toute contestation, et pour longtemps. Aujourd'hui, il est important de rappeler que la révocation des “indus” élus n'est qu'une condition à l'amorce d'un véritable dialogue pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, et non pas une solution à la crise de Kabylie qui demeure de mise. Il n'y aura pas de solution à cette crise sans l'implication de toutes les forces démocratiques et patriotiques de la région. Sinon, si le pouvoir réussit à concrétiser son plan de démantèlement du politique en Kabylie, nous assisterons à la mise à mort de l'espoir démocratique en Algérie.” Boubekeur Attik (coordinateur du MDS de Béjaïa) : “Ces élections partielles à elles seules ne pourront, en aucun cas, constituer une solution à la crise de Kabylie. Néanmoins, elles demeurent utiles dans la mesure où toutes les Assemblées populaires doivent être gérées par des élus du peuple et non pas par des DEC ou autres. Je pense qu'il faut aller vers une meilleure représentation au sein de ces collectivités locales afin de leur permettre un fonctionnement démocratique. La région de Kabylie a besoin surtout de projets de réforme tous azimuts. Pour ce faire, il faudra donc choisir des hommes intègres qui seront à la hauteur de leur mission. Enfin, je suis persuadé que le règlement de la crise de Kabylie passe par le règlement des problèmes socioéconomiques de la région, lesquels ont des soubassements purement politiques.” Omar Alilat (premier secrétaire de wilaya du RND) : “Nous allons tout faire pour que le citoyen aille voter et participe à la gestion de la cité. Je pense qu'il est très important de sensibiliser les gens à prendre conscience de la portée de cette échéance électorale en les incitant à jouer le rôle d'acteur et non pas celui d'observateur. Car, il est temps que notre région (Kabylie) renoue avec la stabilité et la paix et retrouve sa place parmi le reste de cet ensemble qui s'appelle l'Algérie.” Fatsah Manseur (membre de la direction régionale du PT) : “Résorber le chômage, dénouer la crise du logement, améliorer le pouvoir d'achat, cesser les privatisations tous azimuts, arrêter le licenciement des travailleurs… Voilà les quelques clés de la solution à la crise algérienne. Je pense que la décision d'organiser des élections locales à l'échelle régionale entre dans le cadre du processus de régionalisation que les institutions financières mondiales, à l'image du FMI, dictent à l'Algérie. Nous allons continuer à combattre toutes les solutions préconisées par ces banques étrangères.” RCD : “La stratégie de notre parti veut que nous ne fassions pas de commentaires ou autres déclarations à la presse”, nous a déclaré Djamel Ferdjellah, premier vice-président du RCD, contacté à Béjaïa. Kamel Ouhnia