La mauvaise gestion, les détournements et les recrutements anarchiques sont à l'origine de cette crise dans ce fleuron de l'industrie touristique dans la région ouest du pays. Le tableau noir de l'entreprise a été l'ordre du jour d'une récente réunion présidée par des auditeurs du groupe HTT. Les cadres et directeurs des unités ont soulevé la problématique des déficits enregistrés depuis 2017 à ce jour. L'entreprise qui peine à trouver des solutions pour le versement des salaires prévoit une compression des effectifs estimée à 100 employés. La mauvaise gestion, les détournements et les recrutements anarchiques sont à l'origine de cette crise dans ce fleuron de l'industrie touristique dans la région Ouest. Avec ses quatre stations thermales et ses trois hôtels, l'EGTT a été depuis longtemps secouée par de violents soubresauts. L'affaire en cours à la justice, où 11 cadres sont en liberté provisoire dont le DG et le bureau d'études, a fait couler beaucoup d'encre. Plusieurs cadres ont été entendus par le procureur de la République et le juge d'instruction près le tribunal de Tlemcen dans une affaire liée au détournement et à la dilapidation de deniers publics qui ont porté à l'entreprise un préjudice de 65 millions DA. L'ancien DG et l'actuel ainsi que 8 autres cadres sont sous contrôle judiciaire. Les auditionnés ont eu du mal à répondre aux accusations, et chacun cherchait à sauver sa peau. Dans ce cadre, l'actuel DG de l'entreprise n'a pas manqué de citer le ministre du Tourisme et de l'Artisanat ainsi que le président du groupe HTT. Le DG a révélé aux magistrats que le paiement des entreprises a été fait sur ordre du ministre et du président du groupe HTT. Malgré le danger qui guette cette entreprise qui se trouve au bord de la faillite, le conseil d'administration tarde à réagir. Au sein des unités, une bataille est livrée entre syndicalistes. Même les cadres dirigeants royalement payés trouvent du mal à rectifier le tir. En effet, plusieurs carences aggravent la gestion de cette entreprise. L'état des lieux est catastrophique. Une virée à travers les unités montre des cas tout aussi embarrassants qu'épineux, comme les réclamations quotidiennes des clients au sujet des bungalows, le refoulement des eaux usées, le manque de commodités. Tous ces désagréments expliquent de la baisse d'activité dans les stations thermales, jadis très prisées par les adeptes des cures et détentes dans une ambiance familiale. Malgré le concours de l'Etat avec un volume d'investissement de 4,358 milliards DA dont a bénéficié l'EGT Tlemcen, montant notifié par le CPA en date du 16 août 2011, les projets de modernisation ont été surfacturés. L'hôtel la Tafna a été partiellement inauguré et fonctionne au ralenti, tandis que celui d'El-Forsane n'enregistre que quelques clients. Pour la modernisation des stations thermales, c'est toute une histoire, car la présence de l'amiante est toujours visible dans des cabines à Hammam Bou-Hadjar et rien de si spécial n'a été concrétisé depuis 2011. L'EGT Tlemcen est depuis toujours secouée par de nombreux scandales. Celle-ci avait signé en 2012 un contrat d'étude et de suivi d'un projet de modernisation entre l'EGT Tlemcen et le partenaire Getinsa-Proes-Sandcastel/Espagne. Doté d'une subvention de 200 millions de dinars, ce protocole d'accord s'inscrivait dans le cadre la modernisation des stations thermales Hammam Boughrara, Hammam Bou-Hadjar, Hammam Bouhanifia et Hammam Rabbi. Le groupement Getinsa-Proes-Sandcastel Investment a été sélectionné et retenu pour l'étude et le suivi des travaux de modernisation et la mise aux normes des quatre stations thermales de l'entreprise de gestion touristique de Tlemcen. Une phase d'étude étalée sur une période de six mois, et une mission de suivi et de contrôle des travaux d'une durée maximale estimée à 20 mois. Depuis, rien de concret n'a été réalisé. L'entreprise se dirige – nul ne peut le nier – vers une chute libre.