Le conflit latent entre les élus FLN a fini par éclater au grand jour au niveau de la commune de Kadiria (ouest de Bouira), où l'Assemblée populaire communale (APC) est en situation de blocage. Sur 19 élus, 16 refusent catégoriquement de travailler avec le P/APC. Cependant et contrairement à ce qui est usuellement connu, ce sont les élus de la majorité, qui sont à l'origine de ce blocage. Ainsi, ces élus frondeurs au nombre de 5, qui ont été ensuite rejoint par 2 autres élus de leur camp, ont refusé de voter le budget supplémentaire (BS), ainsi que d'autres projets vitaux pour la commune. "On ne veut pas travailler avec un dictateur !", lancera un élu FLN au P/APC, qui se trouvait dans une situation des plus inconfortables. Les frondeurs, menés par Smaïl Grinet, vice-P/APC, expliquera les choix de cette opposition, en affirmant que le maire "ne respecte personne" et qu'il travaille d'une manière "unilatérale". "Le P/APC gère les affaires de la commune comme un bien personnel et ne tient compte ni de l'avis de ses adjoints ni de sa majorité. Il fait montre d'une gestion unilatérale", a-t-il accusé. Mieux encore, cet élu reproche au P/APC d'avoir "injustement" demandé le retrait du détachement à deux membres de l'exécutif communal. "Cet édile se venge des élus qui contestent sa gestion. C'est honteux !" D'autres élus ont souligné le fait que leur édile ne respecte pas l'article 20 du code communal, lequel stipule que tout décision de l'assemblée communale doit être prise de manière concertée et collégiale, tout en notant l'"absentéisme chronique" du maire, notamment lors des réunions traitant des projets de développement, ce qui engendre, selon eux, des dysfonctionnements et des perturbations dans le suivi et la concrétisation desdits projets. Le P/APC, quant à lui, réfute cette version des faits et préfèrent parler de "chantage" qui serait, selon lui, exercé par les élus frondeurs, appuyés par d'autres élus, notamment du RND et du PAVD. Ces derniers avaient, selon toute vraisemblance, prévu le coup, en faisant acte de présence lors des sessions antérieures, mais en s'opposant systématiquement à l'ordre du jour. Lors de la dernière séance des délibérations, soit lundi dernier, le maire, qui était pour ainsi dire encerclé par ses élus, a demandé aux élus du RND de fournir un "motif valable", justifiant leur retrait, mais aucune raison ne lui a été donnée. Le P/APC de Kadiria, M. Moussa Khither, juge ce blocage d'acte "irresponsable" et "préjudiciable" pour les citoyens. "Ils n'ont aucun motif, ni valable ni légal, qui puisse justifier de tels agissements. Je considère cela comme un acte irresponsable qui porte atteinte au développement local", a-t-il estimé dans une déclaration faite à Liberté. Le cas de l'APC de Kadiria est un petit échantillon des querelles intestines qui minent l'ex-parti unique à l'échelle locale.