Les habitants de la ville de Tizi Ouzou ont répondu favorablement à l'appel pour une manifestation nocturne, nuit du "mehrez". Dans la soirée de jeudi, une foule immense a pris part à "l'opération mehrez" organisée sur la place de l'ex-mairie de Tizi Ouzou. Cette opération, déjà organisée le jeudi précédent en signe de soutien aux détenus d'opinion, a drainé beaucoup plus de monde en cette veille du 1er Novembre. Après avoir repris en chœur les habituels slogans du mouvement populaire, la foule s'est dirigée vers le monument des Martyrs à M'douha en signe de réappropriation de cette date historique du 1er Novembre par le peuple. Un peu plus tôt dans la journée, une marche a été organisée à Tigzirt en soutien aux détenus d'opinion. Tout au long de leur parcours, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la libération de tous les détenus d'opinion (dont Ammar Acherfouche, un jeune originaire de la région), à l'indépendance de la justice et au rejet de l'échéance du 12 décembre. "Libérez les otages", "Ulac, ulac, ulac l'vote ulac", "Makanch intikhabat ya l'îssabat", "Âadala hourra", "Libérez la justice", ont scandé, pêle-mêle, les manifestants, qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez Ammar Acherfouche", "Libérez Bouregâa". Devant le tribunal de Tigzirt, Mouloud Ouali, un moudjahid originaire de la région et ancien compagnon de Bouregâa, a déclaré : "La célébration du 1er Novembre perdra cette année toute sa signification si Bouregâa et le reste des détenus d'opinion sont encore maintenus en prison cette nuit." En même temps que cette marche, un autre rassemblement se tenait au campus Hesnaoua de l'université de Tizi Ouzou, à l'appel de la section du RAJ. "Luttes démocratiques", "Pour une véritable transition démocratique à travers une Assemblée constituante", lit-on, entre autres, sur les pancartes brandies.