Pour la douzième semaine consécutive, la population de Tigzirt, au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, a été encore, avant-hier, jeudi, au rendez-vous de la mobilisation pour la libération des détenus d'opinion, dont le jeune Amar Acherfouche, originaire du village de Tifra, dans la même localité, arrêté le 28 juin dernier à Alger en possession du drapeau amazigh. La manifestation s'est ébranlée à 10h30 de la place des Martyrs, qui est le point de départ habituel des marcheurs, pour se diriger ensuite vers le tribunal de la ville où les manifestants ont organisé un sit-in de protestation pour réclamer la libération de l'ensemble des détenus d'opinion. Durant leur parcours, les manifestants, qui rejettent aussi l'élection du 12 décembre, ont scandé les slogans hostiles au pouvoir, "Âdalat téléphone", "Libérez les otages", "Libérez les détenus", "Assa azeka agdud yela yela", "Daoula madania, machi âaskaria", "Makanch l'vote", "Ulac l'vote ulac". Les manifestants ont aussi brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez les détenus d'opinion", "Libérez Amar Acherfouche", "Libérez les otages", "Libérez la justice" ou encore "Non à la feuille de la déroute". Devant le tribunal de Tigzirt, et tout en brandissant fièrement le drapeau national et l'emblème amazigh, les centaines de manifestants qui ont pris part à la marche ont dénoncé "la justice du téléphone" et demandé "la libération immédiate et sans condition des détenus d'opinion". Pour rappel, les villageois de Tifra ont récemment installé un comité de soutien aux détenus d'opinion à travers lequel ils ont dénoncé "l'arbitraire dont sont victimes les détenus d'opinion, parmi eux le fils du village Amar Acherfouche".