Résumé : Après une longue et inquiétante nuit passée à l'hôpital, Djamel put enfin rentrer chez lui et se reposer. Au petit matin, son père vint le retrouver. Le jeune homme lui avoue qu'il était déçu par le comportement de sa mère à l'encontre de sa femme. La sonnerie du téléphone l'interrompt. Djamel se hâte de répondre et apprend que sa femme avait repris connaissance. C'était le chirurgien de la veille qui le contactait. -Vous étiez tellement inquiet, jeune homme, que je n'ai pu attendre votre visite pour vous apprendre cette bonne nouvelle. -Merci, docteur. Oh merci beaucoup ! Je serais à l'hôpital dans quelques instants. Djamel se retourne vers son père et lui apprend la bonne nouvelle. -Bien. Alors je n'ai qu'à redescendre informer ta mère. Djamel ne l'entendait plus. Il disparaît dans la salle de bain, puis s'habille en hâte et se rend à l'hôpital sans plus attendre. Sa femme se reposait dans une chambre du premier étage. Il ouvrit tout doucement la porte et jette un coup d'œil à la forme allongée dans le grand lit. Samia était aussi pâle que ses draps, mais paraissait plus ou moins calme. Des sondes et des tuyaux la reliaient à plusieurs flacons de sérum et de sang, et il avait croisé une infirmière qui venait de lui administrer une injection pour l'aider à se détendre. La jeune femme avait les yeux fermés, mais en sentant une présence devant elle, elle tente de les entrouvrir. Elle reconnaît Djamel et ébauche un faible sourire. -Bonjour ma poupée de sucre, murmure ce dernier, la gorge nouée. Tu es hors de danger, ma chérie, et notre fille aussi. Samia tente de répondre, mais aucun son ne sort de sa bouche. Djamel lui prend les mains et les porte à ses lèvres. -Ne t'inquiète pas, tout ira bien. D'ici quelques jours, tu sortiras de cet hôpital, et je veillerais à ce que plus rien de fâcheux ne t'arrive. Il se lève et la regarde un moment. Les traits de la jeune femme étaient figés. Il avait l'impression de voir une momie. Les souffrances de la veille étaient encore visibles et elle semblait tellement fragile. -Repose-toi bien, mon ange. Je vais voir notre fille, et je repasserai te voir tout à l'heure. Ne t'inquiète pas, tout va pour le mieux. Samia s'était endormie. Djamel sort de la chambre sur la pointe des pieds et se dirige vers la nurserie. Des couveuses alignées en bataille contenaient des nouveau-nés. La plupart étaient des prématurés. Un pédiatre faisait sa tournée et s'arrêtait devant chaque couveuse en prenant des notes sur un calepin. Djamel ne savait vers quelle couveuse se diriger. Une infirmière vient à sa rencontre. -Vous cherchez votre bébé, monsieur ? -Oui. Mais je ne sais pas dans quelle couveuse on l'a mise. -C'est une fille ? Votre nom s'il vous plaît ? On l'oriente alors vers une couveuse au fond de la pièce où une petite forme gigotait. Djamel eut du mal à croire que ce petit bout de femme, de deux kilos à peine, était sa fille. Le bébé encore chiffonné avait les yeux clos, mais Djamel constate qu'il bougeait ses mains... On avait introduit une sonde dans son nez et un petit pansement entourait sa jambe droite. Le pédiatre s'approche de lui. -Félicitations, jeune homme. Votre fille est prématurée, mais je pense qu'elle s'en sortira, puisqu'elle a passé une première nuit sans trop de peine. Djamel se retourne vers le médecin. -Pourquoi cette sonde, docteur ? -Tous les bébés prématurés naissent avec des insuffisances respiratoires. Nous tentons alors de les aider à respirer jusqu'à ce qu'ils s'adaptent à leur nouvel environnement. Dans le cas de votre fille, cela semble s'arranger. D'ici quelques jours, elle n'aura plus besoin de cette sonde. Le médecin sourit. -Vous vivez les inquiétudes précoces et propres aux nouveaux papas. Jeune homme, votre fille semble en bonne santé. Son poids est certes encore faible, mais dans quelques jours, elle va récupérer. Au fait, comment allez-vous l'appeler ? Djamel se met à réfléchir. C'est que, dans le tourbillon de tous ces évènements, il n'a pensé ni à inscrire sa fille à l'état civil ni à lui donner un prénom. Il se rappelle néanmoins que Samia avait choisi un joli prénom. Comment voulait-elle l'appeler déjà ? Ah ! Cela lui revient. Maya. -Maya, lance-t-il au docteur. Sa mère voulait l'appeler Maya. -Joli prénom. -J'aimerais juste savoir docteur si après un tel choc opératoire, ma fille ne gardera pas des séquelles.
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