RESUME : Djamel avait refusé à sa mère de l'accompagner à l'hôpital pour voir Samia. Ses beaux-parents l'accompagnent. Ils sont tristes et bien surpris de voir leur fille dans cet état et demandent les raisons à leur gendre... 33eme partie Sa belle-mère se lève et se plante devant lui. - Je ne veux pas qu'elle retourne dans cette maison, Djamel. Ma fille sera mieux chez ses parents jusqu'à son rétablissement. Djamel baisse la tête, mais se reprend vite et lance : - C'est à Samia de décider. Je pense qu'elle est en droit de choisir où elle doit se rendre à sa sortie de l'hôpital. Nadjette s'exclame tout à coup : - Et le bébé ? Que devient-il ? Djamel la rassure : - Maya va bien. Elle est à la nursery. - Pauvre petit ange. On peut dire qu'elle entame bien mal son itinéraire dans ce bas monde. Samia s'agite. Elle semble sur le point de se réveiller, mais sombre de nouveau dans l'inconscient. Djamel s'empresse auprès d'elle et lui prend la main. Mais la jeune femme ne réagit pas. Seule une respiration régulière soulève sa poitrine. - Elle a besoin de repos. Son beau-père acquiesce : - Oui. Laissons-la se reposer. Nous aurons le temps de la revoir d'ici demain. - Oui, dit Nadjette. Nous allons appeler dans la soirée pour avoir de ses nouvelles. En attendant, allons jeter un coup d'œil au bébé. Ils redescendirent au rez-de-chaussée et se dirigèrent vers la nursery. Maya avait les yeux clos et le visage paisible. Mais ses petites menottes bougeaient. - Oh ! mon petit ange, souffle Djamel en s'agenouillant auprès de la couveuse. Nadjette vint se mettre à ses côtés. - Elle semble si fragile. - Elle l'est. Mais je crois que c'est le cas de tous les prématurés. - Tu crois qu'elle survivra ? - Je l'espère. Sinon ce sera encore un autre choc pour sa mère. Le jeune homme se relève et se passe une main lasse sur son visage. - Rentrons, lui dit sa belle-mère. Tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil, mon fils. Tu sembles exténué. - J'ai passé ma plus longue nuit dans cet hôpital. J'ai eu la peur de ma vie, hier soir. J'avais peur de perdre Samia. - Cela se comprend. Mais pourquoi ne nous as-tu pas appelé aussitôt ? - J'avoue que je n'y ai même pas pensé. Vous imaginez dans quel état j'étais. L'opération avait pris beaucoup de temps, et quand le chirurgien est sorti du bloc, je ne tenais plus sur mes pieds. Son beau-père le prend par les épaules. - Rendons grâce à Dieu, mon fils. Rentrons à la maison. Tu vas dîner avec nous ce soir. Demain nous reviendrons tous ensemble prendre des nouvelles de Samia. Djamel raccompagne ses beaux-parents et dîne avec eux, avant de rentrer chez lui pour se reposer. Il s'allonge sur son lit tout habillé et dormit d'une seule traite jusqu'au matin. Une barbe hirsute avait envahi son visage, mais la fatigue de la veille s'était atténuée. Il prend un bain et se rase soigneusement, puis s'habille pour se rendre à l'hôpital. En cours de route, il achète un bouquet de fleurs. Des narcisses que Samia affectionnait particulièrement. À l'hôpital, ce matin-là, tout semblait très calme. Quelques malades en pyjama discutaient dans le couloir en attendant le passage du médecin, et des infirmières s'affairaient les bras chargés de plateaux de seringues, de pansements, de désinfectants. Y. H. (À suivre)