RESUME : En tendant les rideaux avec sa belle-mère, Samia est tombée de l'escabeau. Elle est évacuée par Djamel à l'hôpital le plus proche où elle subit une césarienne. Après plusieurs heures d'angoisse, on annonce enfin à Djamel que sa femme et son bébé sont sauvés… 29eme partie Djamel pousse un long soupir de soulagement : - Oh docteur ! J'ai pensé au pire, l'opération a pris beaucoup de temps.. - Deux heures trente. Votre femme avait de sérieuses déchirures au niveau de l'utérus et nous avons craint pour le bébé. Alors il a fallut d'abord la délivrer, avant de procéder aux sutures. Mais le danger est passé. Le bébé va devoir rester sous couveuse pour un temps et votre femme devra rester sous surveillance médicale en salle de réanimation au moins jusqu'à demain matin. - Vous êtes sûr qu'elle ne court plus aucun danger docteur ? - Non. Je pense que le pire est passé, mais je préfère la garder encore un moment en observation. Vous pourrez rentrer vous reposer jeune homme. Vos deux femmes sont entre de bonnes mains. Djamel pleurait sans retenue. - Merci. Merci Docteur…je … - Ne dites rien. Allez vous reposer, nous en discuterons demain matin. Djamel serre les deux mains que le chirurgien lui tendait et sortit le visage baigné de larmes. Il était 4 h du matin, et le jeune homme venait de vivre la nuit la plus longue de son existence. Il rentre chez lui pour prendre une douche et se reposer. Quand il se réveille, le soleil était haut dans le ciel. Les souvenirs de la nuit dernière remontèrent à la surface et il sauta de son lit pour appeler l'hôpital et demander des nouvelles de sa femme. Une infirmière lui apprend que Samia a quitté la réanimation et qu'on l'avait transféré dans une chambre du premier étage. L'optimisme de l'infirmière le rassura quelque peu et il raccrocha pour aller s'habiller et se rendre au chevet de sa femme. ll se dirigeait vers la salle de bain lorsque la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Il revint sur ses pas pour ouvrir et se retrouve nez à nez avec son père. - Bonjour, fiston, comment va ta femme ? Nous avons passé la nuit à nous faire un sang d'encre. - Elle va bien, père, répondit Djamel, en baissant la tête. Il avait les larmes aux yeux et cela n'échappa point à son père qui le prit dans ses bras : - Courage, fiston, courage. Ce n'est qu'une mauvaise passe que tu oublieras très vite. Si Dieu le veut, tout va rentrer dans l'ordre très bientôt. - Samia a souffert le martyre. Elle a subi une longue intervention chirurgicale. On a dû retirer le bébé de son ventre. C'est une fillette prématurée qui doit rester sous couveuse un certain temps. Le vieil homme compatissant entoure les épaules de son fils de son bras noueux. - Je suis certain que tout ira bien dans quelques jours. Djamel hoche la tête. - Je l'espère. Quand je pense que tout cela a été provoqué par ma propre mère ! Son père le regarde dans les yeux. - Tu crois vraiment que ta mère voulait faire autant de mal à ta femme ? - Je ne sais que penser, père. Samia se portait mieux ces derniers temps, mais les médecins lui avaient interdit le moindre effort. Elle était trop faible pour effectuer des tâches ménagère et mère a dû lui demander de l'aider. Quand je suis arrivé, j'ai vu un escabeau devant la fenêtre. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, mais Samia a fait une chute qui a provoqué une hémorragie et des déchirures internes. Son père pousse un soupir : - On dit que la jalousie d'une femme n'a d'égale que son pouvoir de faire du mal. Mais de là à penser que ta mère voulait mettre fin à la grossesse de Samia, j'avoue que je n'y arrive pas. - Tu sais bien, père, qu'elle voulait un garçon. Comme si nous pouvions l'avoir sur commande. Elle savait que Samia attendait une fille et… - Non, non, mon fils, ne crois pas que ta mère voulait provoquer un drame parce que ta femme attendait une fille. Je ne crois pas qu'elle aurait voulu en arriver là. La preuve, elle a passé toute la nuit à roder autour du téléphone, elle était tellement inquiète que j'ai cru qu'elle allait en être malade. - C'est le remord, père. Maman savait que Samia était fragile, pourquoi n'avait-elle pas fait appel à la bonne pour l'aider à… Y. H. (À suivre)