Résumé : Djamel retourne à l'hôpital. Les médecins sont optimistes. Sa femme et sa fille sont hors de danger. Mais toutes les deux sont encore bien faibles. Le jeune papa rend visite à Samia, puis à sa fille qui lui provoque tout de même quelques inquiétudes. Le médecin se gratte la tête. -Je vais être franc avec vous, jeune homme. Pour l'instant, ce qui nous intéresse, c'est que ce bébé survive. Je crois que nous avons, grâce à Dieu, dépassé le cap critique. Plus tard, nous procéderons à des analyses plus approfondies. De toute manière, lorsque le bébé souffre de quoi que ce soit, nous le détectons rapidement. Ce qui n'est pas le cas de Maya qui, pour le moment, se porte comme un charme. Le médecin s'éloigne, et Djamel demeure un moment devant la couveuse à contempler sa fille. "À qui ressemble-t-elle donc ?", se surprend-il à se demander. Il tente de distinguer ses traits, mais le bébé était encore trop petit pour avoir des traits harmonieux et distincts. Djamel passe une main caressante sur la couveuse et murmure. -Au revoir Maya. Sois sage ma puce, je repasserai bientôt. Il rentre à la maison et compose le numéro de ses beaux-parents. Ces derniers, une fois mis au courant de l'hospitalisation de leur fille, s'alarmèrent, mais Djamel les rassura et leur promit de les conduire à l'hôpital dans la soirée. -Je vais t'accompagner moi aussi. Il se retourne et remarque que sa mère était juste derrière lui. -Je t'accompagne, Djamel. Je veux voir Samia et le bébé. Djamel passe la main dans les cheveux et ferme les yeux. Les images de la veille lui revinrent en mémoire. Il revoit les longues salles froides et blanches de l'hôpital, sa femme qu'on transportait sur un brancard vers le bloc opératoire, et la longue et horrible nuit qu'il venait de passer. -Non, mère. Tu ne m'accompagneras pas. La vieille femme s'indigne. -Que dis-tu ? -Tu ne m'accompagneras pas à l'hôpital, mère. Les visites sont interdites. -Pour moi, et pas pour tes beaux-parents ? -Eux, ce sont ses parents. -Et moi ? Djamel allait riposter et lui dire les quatre vérités en face, mais il se ravisa et préféra répondre sur un ton plus sage. -Mère. Tu sais bien que Samia vient de subir une opération assez grave. Elle a besoin de repos. -Mais ses parents vont la voir. -Bien sûr. Ses parents sont très inquiets, il faut bien qu'ils la voient pour être rassurés sur son état. -Moi aussi j'aimerais... -Oui ? -J'aimerais être rassurée sur son état. -Tu aimerais plutôt rassurer ta conscience, mère. La vieille femme se tut un moment, puis lance : -Je n'ai rien fait de mal, Djamel. J'avais demandé à Samia de m'aider à placer les rideaux du salon. Elle est montée sur l'escabeau pour me les tendre et a fait une chute. -Elle était enceinte, mère. Tu n'aurais pas dû la laisser monter sur cet escabeau. -Mais ce n'est rien, toutes les femmes... -Assez ! J'en ai assez de tes manigances, mère. Tu nous rends la vie infernale. Depuis mon mariage, je ne te reconnais plus. -Ah ! C'est comme ça que tu prends les choses. Tu es bien ingrat, mon fils. C'est toi que je n'arrive plus à reconnaître depuis ton mariage avec cette femme. -Cette femme, c'est toi-même qui la voulais pour bru. Rappelle-toi donc ce que tu disais d'elle et ton insistance pour aller demander sa main ! -Mais en fin de compte, elle te plaisait bien, et tu es devenu son chevalier servant. Djamel pousse un soupir. -Mais où veux-tu donc en venir, mère ? Tu veux que je la chasse de la maison ou quoi ?
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