Les manifestants ont observé une minute de silence à la mémoire des trois militaires tués à Tipasa dans un accrochage avec des terroristes. Ce vendredi 8 novembre, les Oranais sont, une nouvelle fois, sortis en nombre pour crier leur refus de l'élection du 12 décembre et dénoncer la candidature des cinq "A" (Abdelaziz, Abdelmadjid, Abdelkader, Ali, Azzedine, ndlr), qualifiés de traîtres parce que missionnés pour sauver le 5e mandat du président sortant. "Bouteflika met, khella khems ouled" (Bouteflika est mort, il a laissé cinq enfants), criaient les manifestants, en refusant de se rendre complices de la mise à mort de l'Algérie. "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas de vote avec la bande), ont-ils notamment scandé sous une pluie fine. Les manifestants ne se sont pas contentés de dénoncer cette tentative du système de garder les clés du pouvoir, ils ont répété tout au long de la marche qu'ils continueront à lutter pour sauver l'Algérie en scandant les traditionnels slogans traduisant leur détermination à ne pas rentrer à la maison avant d'avoir chassé la bande et libéré le pays de ses fossoyeurs. À 15h, à mi-chemin entre la place du 1er-Novembre et le siège de la wilaya, les manifestants ont observé une minute de silence en hommage aux trois militaires tués à Tipasa dans un accrochage avec des terroristes. "Ceux-là meurent pour que les enfants des dirigeants se pavanent dans les capitales étrangères ! Ce n'est pas juste et il faut que cela cesse", a dénoncé un manifestant en reprenant les commentaires postés sur les réseaux sociaux depuis la mort des soldats. Les quelques milliers de manifestants s'en sont également pris à ceux qui, indifférents aux événements ou partisans de l'élection présidentielle, préfèrent bouder les marches hebdomadaires. "La marche est un devoir national", ont-ils lancé. Arrivés devant le siège de la wilaya, les manifestants ont scandé les traditionnels slogans hostiles au pouvoir et réitéré leur volonté de manifester autant de fois que l'exigera la situation pour chasser l'ensemble de la bande, afin de pouvoir construire la 2e république. La question des détenus politiques a naturellement été au cœur de cette 38e marche avec des slogans exigeant la libération des otages de la révolution et des portraits de Bouregâa, de Tabbou, de Jawad, de Daouadji, de Boumala, entre autres, brandis par les manifestants. Rappelons que les Oranais ont également été au rendez-vous de la "nuit du mehraz" en organisant jeudi soir une manifestation place du 1erNovembre pour exprimer leur soutien aux détenus politiques et d'opinion. S. Ould Ali