Le 34e mardi de la contestation à Oran a été celui du refus. Le refus de la présidentielle — "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas d'élection avec la bande), "Âamrou istimarat fel Îmarate" (Remplissez les formulaires de souscription aux Emirats) — et le refus de la loi sur les hydrocarbures, du pouvoir militaire et de ses appendices "civils" entre partis politiques —"FLN khawana" (traîtres) — et institutions républicaines — "Ministères traîtres", "Fel barlamane makanch lamane" (Pas de confiance dans le Parlement). Hier, les Oranais étaient au rendez-vous, un mardi de plus, pour dénoncer la situation du fait accompli et revendiquer un Etat civil. "Dawla madania, machi âaskaria", "Jazaïr taddi istiqlal" (L'Algérie aura son indépendance), a scandé la foule. Arrivés à hauteur du siège de la délégation locale de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), rue Larbi-Ben M'hidi, les manifestants ont appelé à la libération de Belkacem Jawad, condamné dimanche dernier à une année de prison ferme pour la destruction de l'enseigne de l'Anie, survenue lors de la marche de vendredi dernier. L'accusé avait été interpellé après la fin de la manifestation, vers 18h, à proximité de la place du 1er-Novembre, et a été maintenu en détention jusqu'au jour du procès. Les manifestants auront une pensée pour le 33e mardi de la contestation qui avait vu une féroce répression policière contre les étudiants. "Hagarine talaba, âassassine l'îssaba" (Oppresseurs des étudiants, gardiens de la bande), a scandé la foule, qui s'est déchaînée à l'évocation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. "Baâouha wled harka, baâouha" (Ils l'ont vendu, les enfants des harkis), "Klitou lebled ya sarrakine" (Vous avez ruiné le pays, bande de voleurs), "Qanoun mahroukat à la poubelle" (La loi sur les hydrocarbures à la poubelle), ont scandé les manifestants, qui se sont réunis devant le siège de la wilaya d'Oran, avant de se disperser.