Après avoir frôlé la mise en congé technique de ses 1700 travailleurs durant l'été dernier, suite au blocage de ses licences d'importation par le ministère de l'Industrie et de ses crédits par la Banque extérieure d'Algérie (BEA), l'Entreprise nationale de l'industrie de l'électroménager (Eniem) aspire désormais à redevenir une entreprise prospère et retrouver sa place de fleuron de l'industrie nationale qu'elle a été par le passé, bien qu'aujourd'hui encore l'entreprise soit en situation de quasi-rupture de stock de matière première, et en dépit des contraintes réglementaires posées à tous les acteurs du secteur. "Nous sommes actuellement encore en rupture de stock de matière première, mais ce qui nous conduit à cette situation et qui nous a fait mal, ce n'est pas le problème des licences, mais plutôt le blocage de la banque", explique le P-DG d'Eniem, Djilali Mouazer, soulignant que, certes, la banque a fini par accorder 600 millions de dinars à l'Eniem, mais ce n'était pas suffisant. "Ce n'était pas consistant comme fonds pour faire face aux besoins de l'entreprise, payer les fournisseurs, acheter la matière première et répondre à une commande importante émanant notamment des institutions publiques telles que Sonatrach et ses filiales", a détaillé le P-DG d'Eniem, précisant que l'entreprise est même en train de payer des pénalités de retard pour non-respect des délais. Mais comment donc l'Eniem compte-t-elle sortir de cette ornière ? "Nous avons introduit un dossier auprès du CPE qui a un écho favorable. Le gouvernement va nous aider par l'octroi d'un fonds de roulement pour financer les approvisionnements d'ici quelques jours." Il s'agit, dit-il, d'une aide conséquente qui permettra de financer le plan d'action de l'entreprise qui s'articule autour d'un plan de développement de nouveaux produits et de diversification de la gamme, d'une nouvelle stratégie commerciale qui consiste à mettre en place un réseau de distribution et d'un plan de communication. Une fois cette aide débloquée, l'Eniem compte, selon son P-DG, mettre en branle directement son plan de développement, estimant qu'"on ne peut pas continuer à fonctionner comme avant", car, de son avis, "la CKD n'est pas de l'industrie". Abordant la question des contraintes imposées concernant le paiement des fournisseurs suite à la récente note de la Banque d'Algérie, le P-DG d'Eniem nous a expliqué que son application étant récente "l'Eniem n'est pour l'instant pas touchée". "Pour le moment, nous n'avons pas effectué d'approvisionnement, mais nous concernant, les paiements différés, nous les avons toujours négociés avec nos fournisseurs. Avant, nous négociions sur 120 jours et la banque demandait que nous payions en 59 jours. Maintenant, c'est l'inverse, la banque demande 270 jours, et nous, il y a des fournisseurs qui nous accordent jusqu'à une année", a-t-il souligné, notant toutefois que si jamais ces 270 jours ne sont pas accordés, l'Eniem peut toujours revenir à la banque avec laquelle elle peut discuter pour trouver des solutions.