La rencontre n'a pas abouti à un accord sur la date d'un sommet extraordinaire de la Ligue arabe. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est rendu hier en Libye. Officiellement, cette visite entrait dans le cadre de la concertation et de la coopération entre les deux Etats. Pourtant, les entretiens entre Abdelaziz Bouteflika et le Guide de la révolution libyenne, Maâmar El-Kadhafi, à Syrte ont été élargis au président égyptien Hosni Moubarak. Dans ses déclarations à la presse par Abderrahmane Chalgham, ministre libyen des Affaires étrangères, il avait soutenu qu'il n'existait “aucun différend” entre Alger et Le Caire. Il a laissé entendre pourtant que les deux pays avaient des visions différentes des problèmes, “et c'est ce dont nous voulons discuter à Syrte”. De son côté, le porte-parole de la présidence égyptienne, Souleimane Awwad, avait aussi confié aux journalistes que le sommet de Syrte visait à “préparer la tenue d'un sommet arabe extraordinaire”. “Tout le monde convient qu'il existe des sujets dont l'examen ne peut attendre la tenue d'un sommet arabe ordinaire en mars”, avait-il alors indiqué. Le porte-parole égyptien a, en outre, affirmé que les trois dirigeants arabes examineront en particulier la situation en Irak, en notant que “l'élaboration d'une constitution est une étape politique et un pas sur la voie de la stabilité en Irak”. L'Egypte avait, pour rappel, appelé à la tenue d'un sommet arabe extraordinaire sur le terrorisme à Charm Al-Cheikh, le 3 août dernier, sans laisser à l'Algérie, qui préside actuellement la Ligue arabe, l'initiative de convoquer un tel sommet. La réunion avait été finalement reportée sine die après le décès du roi Fahd d'Arabie Saoudite. Hier, la discussion entre les trois dirigeants a duré près de trois heures, mais aucun communiqué n'a été publié à l'issue de la rencontre. Selon l'agence officielle APS, les entretiens tripartites ont porté sur “les questions arabes et africaines”. Mais, on l'a bien compris, la réunion n'a pas abouti à un accord sur la date d'un sommet extraordinaire de la Ligue arabe. Et c'est le président Moubarak qui annoncera plus tard à la presse que la date du sommet “sera fixée après le mois de septembre”, en assurant qu'il a discuté avec Abdelaziz Bouteflika “en sa qualité de président en exercice de la Ligue arabe”. Cette dernière précision du chef de l'Etat égyptien n'est pas fortuite ; elle renvoie au malaise réel prévalant jusque-là au sein de la Ligue arabe. Sous l'apparente querelle de procédure se cache un problème de fond : des pays membres de la Ligue arabe, à leur tête l'Algérie, n'ont pas cessé de reprocher la “mainmise” de l'Egypte sur l'organisation panarabe, dont le secrétaire général est traditionnellement un diplomate égyptien. Cette situation a d'ailleurs poussé Alger à réclamer une réforme des structures de l'organisation pour instituer un secrétariat général tournant entre ses différents membres. H. Ameyar/Agences