L'argument est en fait simple : il faut se démocratiser ou bien disparaître. La polémique née entre Alger et le Caire n'en est peut-être pas à son épilogue. Mais, il n'en demeure pas moins que l'Egypte met un bémol à ses récriminations face au caractère imparable des arguments brandis par la diplomatie algérienne. La visite qu'effectue, à partir d'hier, Abdelaziz Belkhadem en est un des meilleurs témoignages. Celui-ci, en effet, a été reçu hier, au Caire, par le président égyptien M.Hosni Moubarak. Lors de cette audience, indique-t-on de sources officielles, M.Belkhadem a remis au président Moubarak une lettre écrite du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Etaient présents à cette rencontre du côté algérien, MM. Abdelkader Hadjar, ambassadeur de l'Algérie au Caire, et Hamid Chebira, directeur général du département Pays arabes au ministère des affaires étrangères, et du côté égyptien, M. Ahmed Abou El-Gheith, ministre des Affaires étrangères. Le ministre algérien, à cette occasion, a déclaré «être porteur d'un message du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au président égyptien, M.Hosni Moubarak». Dans une déclaration à la presse, faite dès son arrivée lundi soir au Caire pour présider avec son homologue égyptien, M. Ahmed Abou El-Gheith, les travaux de la 5e session de la Haute commission mixte algéro-égyptienne et participer aux réunions de la session extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères, il a salué les liens de fraternité qui unissent les peuples algérien et égyptien depuis une longue date. «La Haute commission mixte algéro-égyptienne se réunit régulièrement à Alger et au Caire et examine des domaines de coopération plus élargis entre les deux pays», a ainsi précisé M.Belkhadem qui s'est dit satisfait de l'augmentation du volume des investissements égyptiens en Algérie. L'Algérie, qui joue littéralement sur du velours puisque le monde arabe fait face à des pressions occidentales de plus en plus fortes, dont le plus important est celui du GMO de Bush, ne concernant en rien notre pays, ne revendique rien moins que l'alternance au poste de secrétaire général de la Ligue arabe. Ce début de démocratisation dans le fonctionnement de cette institution, qu'aucune chancellerie sensée ne saurait raisonnablement contester, entre dans le cadre plus global d'une réforme des statuts que notre pays étudie depuis des mois, voire des années, étant lui-même leader dans le domaine de la démocratisation effective de ses propres institutions. L'Algérie, dans ses nouveaux statuts, prenant modèle sur l'Union européenne, veut également aller vers la mise en place d'un Parlement arabe. Loin d'être chimérique, le voeu a toutes les chances de se réaliser sur le terrain compte-tenu des besoins et défis de l'heure, que les Etats et monarchies arabes ne pourront continuer de fuir éternellement. Concernant les réunions de la session extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères, M.Belkhadem a déclaré que cette réunion s'inscrit dans le cadre des préparatifs du sommet d'Alger qui constituera un saut qualitatif dans l'action arabe commune. Il est à signaler que les travaux de la commission mixte algéro-égyptienne débuteront aujourd'hui au Caire, sous la présidence des chefs de la diplomatie des deux pays alors que les travaux de la session extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères auront lieu, jeudi matin, au siège de la Ligue arabe. Les travaux au niveau des experts de la Haute commission mixte algéro-égyptienne ont débuté ce lundi, au siège du ministère égyptien des Affaires étrangères.