Une nouvelle attaque attribuée aux terroristes a coûté la vie à 24 soldats maliens lundi dans l'est du Mali, a indiqué dans la soirée de lundi à hier l'armée malienne. Les forces maliennes et nigériennes menaient une opération conjointe lundi contre les terroristes quand une patrouille a été attaquée à Tabankort, a dit l'armée malienne. Les forces maliennes "déplorent 24 morts, 29 blessés et des dégâts matériels. Côté ennemi, l'on dénombre 17 terroristes tués, une centaine de suspects appréhendés", a-t-elle rapporté. Les prisonniers sont aux mains des forces nigériennes, a-t-elle dit. Dans un précédent communiqué, l'armée malienne a indiqué avoir reçu le soutien de la "force française antijihadiste Barkhane" dans la contre-offensive contre les terroristes. La version des faits livrée par l'armée malienne peut difficilement être recoupée. Les zones en question sont quasiment inaccessibles sans s'exposer gravement. Tabankort est une zone connue pour le trafic de drogue. La violence au Mali est aussi multiforme, alimentée par de nombreux trafics. L'attaque de lundi constitue un coup dur de plus pour l'armée malienne après la mort d'une centaine de soldats dans deux attaques terroristes en un mois cet automne dans les mêmes confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso. C'est aussi une illustration supplémentaire de la dégradation continue de la sécurité qui alarme la communauté internationale dans cette région et plus largement au Sahel. Depuis leur apparition dans le nord du Mali en 2012, les violences terroristes se sont propagées vers le centre du pays et au Burkina et au Niger voisins, malgré la présence des forces françaises (Barkhane, 4500 soldats), régionales (force conjointe du G5 Sahel comprenant le Mali, le Burkina, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) ou de l'ONU (Minusma). Mais dans ce vaste territoire, la solution militaire demeure inefficace, en l'absence d'un véritable plan de développement social et économique. Les présidents mauritanien et sénégalais Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani et Macky Sall ont réclamé de concert, lors du même forum international consacré à la sécurité près de Dakar, un mandat renforcé pour les forces combattant au Sahel. Entre les forces maliennes et étrangères, "pas moins de 30 000 hommes (se trouvent) sur un terrain qui est pris en otage par une bande d'individus. Y a un problème. Pourquoi nous ne sommes pas capables de régler ce problème ?", a demandé le président sénégalais, dont le pays participe à la Minusma. Il a envisagé le placement des forces étrangères sous un commandement unique.