Pour le quarantième acte du hirak populaire pacifique, les Sétifiens n'ont pas dérogé à la règle. En effet, à seulement une vingtaine de jours de l'élection, les Sétifiens étaient très nombreux à revendiquer l'annulation du rendez-vous électoral. Dès la fin de la prière du vendredi, des centaines de manifestants se sont rendus au centre-ville. Ils se sont rassemblés devant le siège de la wilaya, tout au long des artères et avenues qui le jouxtent pour exprimer leur refus quant à l'organisation de l'élection présidentielle dans de pareilles conditions et sans le consentement du peuple qui boucle son neuvième mois de révolution pacifique afin d'extraire le système Bouteflika de ses racines. Les marcheurs qui ont par la suite arpenté plusieurs artères de la ville ont montré leur détermination à ne pas baisser les bras, en dépit des intimidations et des campagnes d'arrestation, en scandant plusieurs slogans hostiles au système de Bouteflika. Ils ont, par ailleurs, revendiqué une justice indépendante qui ne soit pas une "Justice du téléphone". Parmi les slogans qui ont été le plus scandés, on peut citer : "Libérez les détenus, libérez Bouregâa, Boumala, Tabbou…", "Non à l'élection du 12 décembre", "Contre l'emprisonnement des militants pacifiques".