Les Sétifiens étaient très nombreux à sortir pour le 39e vendredi consécutif pour afficher leur refus quant à l'organisation de l'élection présidentielle dans les conditions actuelles. Le froid ne les a pas empêchés d'arpenter les différentes artères et ruelles de la ville tout en changeant d'itinéraire pour rejoindre le lieu habituel du rassemblement de la protestation, à savoir la place du 1er-novembre-1954 tout en observant une halte devant la stèle de Saal Bouzid. En effet, les cris rythmés des manifestants ont retenti aux quatre coins de la ville de Sétif d'Est en Ouest et du Nord au Sud. Sur des pancartes, on lisait, à l'attention des magistrats : "Statuez selon la loi et non selon les injonctions de votre parrain", et "Libérez nos enfants !", "Les enfants d'Amirouche veulent leur indépendance confisquée"… Par ailleurs, les marcheurs, qui ont entonné l'hymne national Qassaman et d'autres chants patriotiques, ont scandé plusieurs slogans hostiles à l'organisation de l'élection et au système qualifié de système des gangs en place et aux figures qui incarnent le système Bouteflika dont, notamment, Abdelkader Bensalah et Noureddine Bedoui. "Makanech intikhabet mâa el issabat" (Pas de vote avec les gangs), "Silmiya ! Silmiya !" (Pacifique, pacifique), "Dawla madania, machi âaskaria" (pour un Etat civil et non militaire), "Ni Tebboune ni Benflis, el chaâb houwa erraïs" (Le peuple est président) et "Pouvoir assassin !". Les manifestants ont aussi réclamé la libération des détenus d'opinion.