Les marches nocturnes de mercredi et de jeudi ont galvanisé les marcheurs puisque les Algérois à l'instar des millions d'Algériens à travers le territoire national, ont affiché leur résolution à poursuivre le mouvement. Pour ce 40e acte de contestation populaire, les Algérois n'ont pas dérogé à la règle. Ils étaient aussi nombreux que les premiers vendredis qui ont suivi le début du hirak. Le refrain "Allah Akbar makach el vote", a bien résonné ce vendredi, dans les rues de la capitale. Les avenues habituelles de la mobilisation au centre d'Alger étaient noires de monde. En somme, tout était réuni pour bien entamer le 10e mois de la révolution citoyenne et continuer à opposer inlassablement un bras de fer aux "valets d'el-îssabate". Les marches nocturnes de mercredi et de jeudi ont, semble-t-il, galvanisé les marcheurs puisque, les Algérois à l'instar des millions d'Algériens à travers le territoire national, ont affiché leur résolution à poursuivre le mouvement jusqu'à ce que le "régime tombe", en passant par une véritable période de transition. De nouveaux slogans adaptés à la campagne électorale ont été ainsi scandés par des dizaines de milliers de manifestants qui ont défilé dans les grandes artères. Le mouvement populaire a réglé aussi son horloge sur le sixième jour de la campagne électorale des "cinq marionnettes du pouvoir" pour commenter leurs sorties ratées. Les cinq prétendants au palais d'El-Mouradia étaient la cible particulière des manifestants. "Les candidats font des campagnes à huis clos, sans aucun contact direct avec le peuple. Les organisateurs de cette mascarade partent chercher des vieux et des vieilles des douars pour remplir difficilement des petites salles de cinéma. Qu'ils arrêtent leur pièce théâtrale et qu'ils rentrent chez eux", a commenté un groupe de manifestants. Un autre cortège a déployé pour la circonstance sur la rue Didouche-Mourad une grande banderole qui rappelle que "cette génération ne fera jamais marche arrière" ou "il n'y aura pas de vote, nous sommes là, vous partirez tôt ou tard, vive le hirak". Ils enchaînent sur la nouvelle revendication phare des hirakistes, l'annulation du scrutin du 12 décembre, et ce, en répétant à l'unisson, un nouveau slogan qui a fait son entrée hier : "L'Algérie était pendant 57 ans pro-française, aujourd'hui on la veut tout simplement algérienne, ça y est nous avons démarré, rien ne pourra arrêter notre hirak et il n'y aura jamais de vote." L'ambiance revendicative a pris d'autres couleurs à partir de 14h30 avec l'arrivée des premiers cortèges de manifestants venant de Bab El-Oued pour rallier la place Audin et le jardin Mohamed-Khemisti. D'ailleurs, il fallait jouer des coudes pour se frayer un passage afin d'atteindre ces places de ralliement. D'autres processions arrivent de Belcourt et d'El-Harrach pour se rassembler sur l'esplanade des boutiques abandonnées du jardin Mohamed-Khemisti. Le contingent des habitants d'El-Harrach a battu le pavé de la rue Hassiba-Ben Bouali et du boulevard Amirouche après une longue halte place du 1er-Mai où les jeunes ont admirablement entonné les chants résumant les revendications du peuple. Signalons enfin que le décor sécuritaire planté hier dans les rues qu'a empruntées le hirak ne diffère aucunement de celui des précédentes manifestations populaires, puisque les policiers ont procédé à plusieurs arrestations.