Les éleveurs de la wilaya de Aïn Témouchent, à travers leur association et leur filière relevant du Conseil interprofessionnel, viennent de monter au créneau pour dénoncer sur ce qu'il ont appelé comme diktat des minoteries avec leurs exigences qui dépassent tout entendement au risque de ne plus être approvisionnés en son de blé. Une situation qui influera désormais sur la production de lait dans la wilaya de Aïn Témouchent. Il est utile de rappeler que les 600 éleveurs organisés en association produisent quotidiennement plus de 10 000 litres. En effet, les minoteries qui activent dans la wilaya de Aïn Témouchent, et ce, contrairement à celles des autres wilayas limitrophes, Oran, Sidi Bel-Abbès et Tlemcen ont exigé, pour l'approvisionnement en son de blé, un dossier à fournir comprenant des documents pour le moins impensables, selon le procès-verbal de la réunion qui s'est tenue mardi dernier au siège de la Chambre d'agriculture et qui a regroupé l'ensemble des responsables concernés dont la directrice des impôts de la wilaya de Aïn Témouchent et le président de la commission de l'agriculture de l'APW pour examiner ce dossier considéré comme étant sensible, celui portant sur le son de blé subventionné au profit des éleveurs producteurs de lait. Les minoteries ont exigé, en plus d'un dossier à fournir qui va au-delà de leurs prérogatives de simple fournisseur de son de blé (résidence, extrait de naissance n°12, certificat de vaccination du cheptel, tampon avec le n° de l'agrément sanitaire dessus…) ‘‘avec des ajouts de dernière minute d'un document ou d'un autre dans le seul but de gagner du temps et profiter au maximum du son de blé qu'il n'ont pas livré aux éleveurs pour le revendre à un prix astronomique de 3000 DA/quintal au marché parallèle, une attestation d'exonération de la TVA fournie par la Chambre d'agriculture, un document qui n'existe pas et une carte fiscale sous peine de ne pas recevoir leurs quotas de son de blé'', lit-on dans le procès-verbal. Selon M. Hamidi Amar président de la commission de l'agriculture de l'APW, il est inadmissible qu'on exige une carte fiscale d'un éleveur qui ne dispose que d'une seule vache alors que malgré le fait que le son de blé est un sous-produit, voire un déchet, il est soutenu par l'Etat pour encourager le production de lait. Le Conseil interprofessionnel de la filière lait a indiqué que malgré les listes extrêmement précises fournies par la Direction des services agricoles de la wilaya par le biais de la CCLS et l'organisation de la distribution des quotas aux éleveurs dans les meilleurs délais, certaines minoteries ont répondu par du mépris en ignorant totalement les directives. C'est pourquoi, cette réunion s'est soldée par le rejet des exigences de ces minoteries considérées comme nulles et non avenues sachant que la TVA est incluse dans les 1500 DA/quintal de la subvention à la faveur d'une circulaire ministérielle datée de 2015 et toujours en vigueur qui précise que le montant 1500 DA/quintal est un prix calculé en TTC. Au sujet de la carte fiscale, la DSA s'est engagée à fournir aux minoteries par le biais de la CCLS des listes précises des éleveurs avec le nombre de têtes de bétail pour qu'ils soient approvisionnés en son de blé sans qu'il soit exigé d'eux le moindre document fiscal. Quant à la directrice des impôts de Aïn Témouchent, celle-ci a donné son aval pour régler ce problème dans le respect de la loi.