Les Algériens du Canada maintiennent la mobilisation pour le départ du système et le rejet de l'élection présidentielle. Samedi, à l'occasion de l'acte 41 de la révolution populaire, la caravane automobile organisée pour la troisième fois a attiré encore plus de monde. Ne manquant pas d'attirer l'attention pour une meilleure visibilité de la "révolution du sourire", le cortège de véhicules a sillonné les principales artères de Montréal avec un passage devant le quartier des commerces algériens sur la rue Jean-Talon. En tête du cortège, un camion à écran laissait défiler les portraits des détenus d'opinion et les revendications légitimes du hirak. Sur les véhicules, l'emblème national et le drapeau amazigh flottaient au vent. Des manifestants expliquaient aux badauds la raison d'une telle manifestation de rue. Arrivés devant le consulat général d'Algérie à Montréal, lieu du rassemblement prévu à 13h, les participants commençaient à scander les slogans habituels du hirak : "Ulac l'vote ulac", "Pas d'élection avec la bande", "Algérie libre et démocratique", etc. Des pancartes brandies par les manifestants reprenaient l'essentiel de la littérature de la révolution populaire. Sur une pancarte, on pouvait lire la boutade du comédien Athmane Ariouet connu pour son humour corrosif : "Le 12-12, ma tvotich !" La sonorisation amplifiait la voix des manifestants qui refusent de participer à la mascarade électorale du 12 décembre. "Hada el hirak, wadjib watani" (Cette révolution est un devoir national), scande la foule qui grelottait de froid. Les manifestants, pour rappel, ont déjà adressé une lettre au consul général d'Algérie à Montréal pour lui signifier leur refus total de prendre part à l'"élection de la honte", rejetée massivement par le peuple algérien. La missive est accompagnée de centaines de signatures. Sur place, des bénévoles se sont inscrits pour faire la vigie devant le consulat algérien lors des opérations de vote qui commenceront le samedi 7 décembre pour la diaspora. Les manifestants ont décidé d'approcher le représentant de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), El-Hadi Bennadji, installé dans la clandestinité, pour le dissuader de poursuivre sa mission. La même campagne de sensibilisation sur l'impératif de faire avorter le scrutin présidentiel du 12 décembre sera menée aussi parmi les membres de la communauté algérienne au Canada. Par ailleurs, la pétition adressée au Parlement canadien continue d'agréger des signatures pour atteindre le seuil requis en la matière.