Des dizaines de citoyens rejetant l'élection présidentielle dans les conditions actuelles ont été empêchés par les policiers de s'approcher de la salle où l'ancien Premier ministre animait son meeting. Pour la seizième journée de la campagne électorale, le candidat à l'élection présidentielle Abdelmadjid Tebboune a choisi, hier, la capitale des Hauts-Plateaux pour animer son meeting à la maison de la culture Houari-Boumediène du chef-lieu de wilaya. Dès la matinée, un déploiement important des éléments des brigades antiémeutes a été opéré aux abords de la salle. L'avenue de l'ALN était envahie par des policiers qui assuraient la sécurisation des lieux. Un peu plus loin, à quelques encablures du siège de la wilaya, précisément près du mess des officiers, plusieurs dizaines de citoyens rejetant l'élection présidentielle dans les conditions actuelles ont été empêchés par les policiers de s'approcher de la salle où Tebboune animait son meeting. Ils ont scandé des slogans hostiles à l'élection du 12 décembre tout en demandant aux figures du système de céder la place aux citoyens qui veulent construire une Algérie nouvelle. "Mama mama djina ma jabounache, w hna l'khayen ma yahkamnache" (Nous sommes venus de notre propre gré et ils ne nous ont pas forcés à venir et le traître ne nous gouvernera pas), "Goulna makanech l'vote, jaboulna khams dhiouba" (On a dit qu'il n'y aura pas de vote, ils nous ont proposé cinq loups), "Makanech intikhabet maâ el-îssabat" (Pas de vote avec les gangs), "Ma tkhawfounèche bel ouchria, wa hna rabatna l'mizyria" (Vous ne nous faites pas peur avec la décennie noire, nous, nous avons été élevés dans la misère) et bien d'autres slogans encore. Quant au meeting, c'est dans une salle quasiment vide — le balcon étant inoccupé — qu'il a eu lieu. L'organisation était catastrophique et les initiateurs avaient beaucoup de mal à maintenir l'ordre pour le meeting de l'ancien Premier ministre sous le règne de Bouteflika, qui n'a pointé son nez que vers 11h, soit avec plus d'une heure de retard sur l'horaire annoncé la veille. L'assistance était composée d'anciens militants des deux partis du système, à savoir le RND et le FLN, ainsi que des figures connues pour leur nomadisme politique, voire leur opportunisme. L'ancien ministre de l'Habitat a promis de promouvoir la ville d'El-Eulma en un véritable pôle économique tout en soulignant qu'il accompagnera les jeunes ayant bénéficié de crédit dans le cadre des différents dispositifs encourageant l'investissement mais en interdisant l'importation de produits complémentaires pouvant être fabriqués en Algérie.