Les manifestations anti-vote se succèdent à Oran. Après la marche des étudiants dans la matinée, les Oranais ont battu le pavé dans l'après-midi pour réaffirmer leur rejet de l'élection présidentielle prévue pour le 12 décembre. Alors que les partisans du vote gardent le silence et évitent la foule, les citoyens opposés à l'élection occupent la rue en dépit du froid et du risque toujours possible d'une entrave policière. Hier, les hirakistes d'Oran ont changé de point de départ et choisi, cette fois, de démarrer du jardin de la rue Khemisti pour marcher le long du front de mer. Confortés par les klaxons complices de certains automobilistes, hommes et femmes, majoritairement des jeunes, ont multiplié les slogans dénonçant le pouvoir et son obstination à vouloir imposer un scrutin à une grande majorité du peuple. "Lebled bledna, n'dirou rayna, makanch l'vote" (C'est notre pays, notre décision : il n'y aura pas d'élection), "Makanch intikhabet mâa el-îssabat" (Pas de vote avec la bande), "Rahi bayna masrahia, tal3ou Tebboune lel Mouradia" (C'est clair que c'est du théâtre, ils veulent installer Tebboune à El-Mouradia), ont-ils notamment scandé pour exprimer l'élection qui, ils en sont convaincus, vise à perpétuer le pouvoir à travers l'installation d'Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat. Un scénario que les manifestants rejettent avec véhémence en exhortant les Oranais à se secouer pour rejoindre les marches quotidiennes décidées pour empêcher la tenue de la présidentielle, à travers le nouveau slogan : "Nodo ya Wharna, nodo nodo. Âala jal b'ladna labgha n'moutou !" (Réveillez-vous les Oranais, réveillez-vous. Pour le pays nous sommes prêts à mourir). "Certains continuent de penser que nous sortons par plaisir ou pour nous amuser. Ils se trompent lourdement. L'enjeu est vital pour l'Algérie et nous sommes en train de lutter pour nos enfants", a assuré un manifestant pour "remettre les choses à leur place".
