Le 42e vendredi de mobilisation citoyenne contre le système à Bouira a été marqué par une affluence record. En effet, des centaines de milliers de citoyens ont marché, hier, pour dire "non à l'élection présidentielle". Preuve que la mobilisation d'hier était d'une ampleur inédite, le premier carré de marcheurs se trouvait au niveau du rond-point dit de Cevital, alors que le dernier était encore "coincé" dans les rues étroites de la cité de Draâ El-Bordj, soit à cinq kilomètres à vol d'oiseau. Il faut dire que les déclarations, pour le moins provocatrices, du ministre de l'Intérieur, Salah Eddine Dahmoune, ainsi que du président de l'Anie, Mohamed Charfi, ont grandement contribué à cette mobilisation historique. "On ne votera pas contre notre pays, et les injures et autres mensonges proférés à notre encontre ne font que consolider notre détermination à aller jusqu'au bout de notre Révolution", déclare un manifestant qui brandissait une banderole sur laquelle il était écrit : "Je ne vote pas contre mon pays." Des slogans appelant à la grève générale, dans le but, selon les manifestants, de contraindre le système et tous ceux qui l'incarnent de plier bagage et d'annuler l'élection présidentielle du 12 décembre, tels "La grève générale arrive" ou encore "Il n'y aura pas d'élection, la grève générale est la solution", ont été scandés à tue-tête. Les interminables cortèges des manifestants n'ont eu de cesse de prendre pour cible les cinq candidats, notamment Benflis, Tebboune et Mihoubi, dont les déclarations ont heurté.