La multiplication des appels à la grève générale a été l'un des faits marquants du 41e acte des marches estudiantines contre le système à Bouira. En effet, les centaines d'étudiants qui ont participé à la grandiose marche d'hier ont scandé des slogans appelant à la grève générale, dans le but, selon eux, de contraindre le système et tous ceux qui l'incarnent à plier bagage et à faire avorter l'élection présidentielle du 12 décembre. "Rahou jay, rahou jay el-idrab âam" (La grève générale arrive) ou encore "Makenche intikhabet, el-idrab houwa el-hel" (Il n'y aura pas d'élection, la grève générale est la solution) ont été scandés à tue-tête par les manifestants. Pour certains, le système et ses "résidus" veulent à tout prix se maintenir. "Après dix mois de marches, de manifestations et de grèves, le pouvoir en place semble sourd à nos revendications (…) Pour moi, seule la grève générale peut forcer les tenants du pouvoir à le rendre au peuple", précisent les protestataires. Selon ces derniers, la semaine du 5 au 12 décembre sera "un virage marquant" de la révolution populaire enclenchée le 22 février dernier. "Jusqu'à ce 41e vendredi, le peuple a fait preuve d'un calme olympien face aux provocations du système (…) Néanmoins, je considère que la grève dans tous les secteurs pourra débloquer la situation", ont-ils estimé. Cependant, l'idée de paralyser le pays et ses institutions par une grève générale ne semble pas encore fédérer la plupart des acteurs du mouvement populaire à Bouira. D'après les protestataires, la sortie de crise ne peut venir de ceux qui ont contribué à maintenir le système et à le pérenniser. "La seule et unique solution à la crise actuelle est de passer directement à un conseil de transition". Le slogan "Dawla madania, machi âaskariya" (Un Etat civil et non militaire), a été scandé à tue-tête par les marcheurs.