L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé vendredi la répression des manifestations anti-élection en Algérie et l'emprisonnement des militants, à l'approche de la présidentielle contestée du 12 décembre, rejetée par la majorité des Algériens. "Les autorités algériennes mènent une répression contre le mouvement protestataire connu sous le nom de hirak, opposé à la tenue de l'élection présidentielle prévue le 12 décembre 2019, en procédant à l'arrestation de centaines d'activistes et à l'emprisonnement de plusieurs individus pour avoir manifesté ou brandi des drapeaux", lit-on dans un communiqué de l'ONG, précisant que "depuis le coup d'envoi officiel de la campagne le 17 novembre, au moins huit manifestants ont été condamnés et emprisonnés, et 15 autres sont en détention provisoire sur la base des vagues chefs d'accusation", liés aux rassemblements contre les meetings des cinq candidats à la présidentielle. "La répression des manifestants est de mauvais augure quant à la tolérance des autorités algériennes vis-à-vis du droit fondamental de chacun à s'exprimer", ajouté le communiqué, citant Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. "Personne ne devrait être arrêté simplement pour avoir brandi un drapeau ou exprimé son opposition à la tenue d'une élection", a-t-elle encore estimé. Dans le long communiqué publié sur son site, l'ONG a fait état du nombre impressionnant des militants arrêtés pour "atteinte à l'unité nationale" et "à la sécurité de l'Etat", estimant que "le gouvernement (algérien, ndlr) devrait remettre immédiatement en liberté toutes les personnes détenues ou emprisonnées pour avoir manifesté pacifiquement, y compris celles qui ont brandi le drapeau amazigh ou exprimé leur opposition à l'élection du 12 décembre", "ces actes d'expression pacifique étant protégés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié en 1989 par l'Algérie".