Dans un long rapport, l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a critiqué la «vague d'arrestations» enregistrée particulièrement «depuis septembre» en Algérie, estimant qu'elle a pour but de «d'affaiblir toute tentative d'opposition» dans le pays. «Beaucoup parmi les prévenus sont détenus sur la base d'accusations vagues comme «atteinte à l'unité nationale» et «entreprise de démoralisation de l'armée»», note HRW qui demande aux «autorités» de «remettre en liberté», «immédiatement» et «sans conditions les activistes pacifiques et respecter les droits aux libertés d'expression et de réunion de tous les Algériens». «Cette vague d'arrestations semble s'inscrire dans une stratégie visant à affaiblir toute tentative d'opposition aux dirigeants intérimaires de l'Algérie, et à leur volonté de tenir une élection présidentielle le 12 décembre», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, précise le rapport. Pour Leah Whitson, «les autorités prétendent que cette élection prévue ouvrira une nouvelle ère pour la démocratie en Algérie, mais il n'y a rien de démocratique dans cette répression généralisée des détracteurs du gouvernement.». Le rapport de HRW revient dans le détail sur la vague d'arrestations survenue depuis septembre dernier avec l'interpellation le 16 du même mois de Samir Belarbi puis «deux jours plus tard» de Fodil Boumala, «des dirigeants du Hirak qui s'exprimaient régulièrement dans les médias nationaux et internationaux», et inculpés d'«atteinte à l'intégrité du territoire national» et de «distribution de documents de nature à nuire à l'intérêt national». Dix jours plus tard, c'était au tour de Karim Tabbou, «une personnalité en vue de l'opposition», arrêté par les «services de renseignement de l'armée», qui «est détenu à la prison de Kolea, dans l'attente de son procès sous les accusations d'atteinte à l'intérêt national et de recrutement de mercenaires pour le compte de puissances étrangères», note encore HRW. «Le 10 octobre, les autorités ont arrêté Abdelouhab Fersaoui, président du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), une association active au sein du mouvement de protestation. Il est détenu à la prison de Harrach à Alger en compagnie de neuf autres membres de l'association, dont l'un de ses fondateurs, Hakim Addad», rappelle aussi l'ONG américaine. Concernant RAJ, Human Rights Watch rappelle que huit autres des membres de cette association ont été arrêtés «en septembre et octobre». Il s'agit de : Kheireddine Medjani, Wafi Tigrine, Ahcene Kadi, Karim Boutata, Djalel Mokrani, Kamel Ould Ouali, Ahmed Bouider et Massinissa Aissous.