Les quatre parties civiles qui se sont constituées dans le dossier des concessions automobiles et des usines de montage de voitures sont Omar Rebrab, ancien propriétaire de la marque sud-coréenne Hyundai, Abderrahmane Achaïbou, ancien propriétaire de sept marques, dont KIA, Ford et Suzuki, Emin-Auto avec JAC et le Trésor public. Les trois anciens concessionnaires n'ont pas manqué de mettre l'accent sur la gestion politique de ce dossier par, notamment, Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l'Industrie, en fuite actuellement. Appelé à la barre, Omar Rebrab a révélé que "les Coréens ont dit que c'était un problème politique", d'où le blocage du projet de montage automobile que devait réaliser le groupe Cevital avec le constructeur coréen Hyundai. M. Rebrab a souligné dans ce sens : "Les Coréens m'ont demandé de régler le différend avec le gouvernement et m'ont dit qu'ils n'avaient pas de problème avec moi." Selon Omar Rebrab, "les Coréens ont ensuite reçu une lettre du ministère de l'Industrie et des Mines selon laquelle un pré-agrément a été donné à Arbaoui, Tahkout et Tiziri". Sur un autre volet, Omar Rebrab a indiqué que "rares sont les usines qui font du CKD et du SKD". "Seules la SNVI fait du CKD et Renault du SKD", a-t-il dit, ajoutant que "tout le reste des marques font du DKD". Omar Rebrab a expliqué que cette appellation du DKD a été sciemment effacée des textes et du cahier des charges, car il s'agit, selon lui, d'une forme de démontage de quelques accessoires d'une voiture déjà montée. Omar Rebrab a dénoncé le blocage des projets du groupe Cevital, notamment dans l'automobile. Abderrahmane Achaïbou, lui aussi, n'y est pas allé de main morte pour fustiger la gestion du dossier. "J'ai été victime d'un système", a-t-il dit au juge, après avoir rappelé ses mésaventures avec Abdeslam Bouchouareb. "On a licencié 1 200 travailleurs et on a dépassé 100 milliards de préjudice financier dans la perte de nos 7 marques", a-t-il affirmé. "J'ai envoyé 22 lettres à Bouchouareb, 4 à Sellal, 4 à Ouyahia et 1 à Tebboune ; je n'ai reçu aucune réponse", a-t-il rappelé. M. Achaïbou a rappelé que Bouchouareb a tenté de le corrompre via des intermédiaires que la justice avait entendus dans le cadre de cette affaire. Il en était de même pour le turc Emin-Auto, qui s'est retrouvé exclu de tout projet alors qu'il a déboursé quelque 80 millions de dollars. Les avocats de la partie civile n'ont pas manqué de confier que, dans leurs requêtes, ils ont demandé la restitution des marques aux concessionnaires exclus par Bouchouareb.