Ce prix de la meilleure dramaturgie en tamazight a pour objectif la promotion de la pratique théâtrale, l'encouragement des jeunes à la création artistique et à l'écriture dramatique en tamazight mais aussi de mettre en relief l'œuvre colossale de Mohia qui a inscrit son nom en lettres d'or dans l'histoire du 4e art algérien. Le prix annuel Mohia d'Or de la meilleure dramaturgie en tamazight a été lancé, hier, au théâtre régional Kateb-Yacine à l'occasion de la commémoration du 15e anniversaire de la disparition (7 décembre 2004) de ce dramaturge et précurseur du théâtre d'expression amazigh. Institué en 2014 puis institutionnalisé en 2018 par le ministère de la Culture, le prix Mohia d'Or de la meilleure dramaturgie en tamazight a pour objectif la promotion de la pratique théâtrale, l'encouragement des jeunes à la création artistique et à l'écriture dramatique en tamazight mais aussi de mettre en relief l'œuvre colossale de Mohia qui a inscrit son nom en lettres d'or dans l'histoire du théâtre algérien. Selon un communiqué émanant de la direction de la culture à Tizi Ouzou, la date limite de dépôt des textes est fixée au 27 mars 2020, Journée internationale du théâtre. Le document précise que "le concours du meilleur texte dramatique Mohia d'Or est ouvert à tous les auteurs dramatiques en langue tamazight au niveau national". Il est à souligner qu'à l'occasion du lancement de ce concours et de la célébration du 15e anniversaire du décès de Mohia, hier, au théâtre régional Kateb-Yacine, la coopérative théâtrale "Machahu" d'Iferhounène avait présenté durant l'après-midi la pièce "Sin-Nni". Il s'agit d'un texte du regretté Mohia mis en scène par le jeune dramaturge Yousfi Sadek et interprété par les talentueux comédiens Rahmouni Ouziene et Yalali Mohand Ouidir. "La pièce Sin-Nni est une adaptation faite par Mohia du texte Les immigré de Mrozek. L'histoire raconte la vie de deux Algériens notamment, un intellectuel et un ouvrier, qui vivent dans une cave à Paris. C'est une pièce qui finit par un hommage à Mohia qui, à mon sens, a vécu les deux personnages en exil, puisqu'il a vécu, à la fois, comme intellectuel et comme simple ouvrier", a indiqué Yousfi Sadek pour qui Mohia, dit-il, "demeure le père du théâtre d'expression amazigh. C'est même grâce à lui que ce genre théâtral a accédé à l'universalité en adaptant des œuvres théâtrales universelles vers tamazight." Mohia, de son vrai nom Mohia Abdellah, est un écrivain, dramaturge et traducteur de langue amazigh, né le 1er novembre 1950 à Azazga d'une famille originaire d'At-Rbah, (commune d'Ibudraren). Il décroche son bac en 1968, puis rejoint l'université d'Alger où il poursuit des études supérieures en mathématiques, en obtenant une licence en 1972. En 1973, il part en France, plus précisément à Strasbourg. Au cours de la même année, il intègre le Groupe d'études amazighs créé à l'Université Paris VIII. Il a par la suite publié des poèmes, des nouvelles ainsi que de nombreuses traductions, vers le kabyle, de pièces de théâtres, nouvelles, poésies. Il est décédé le 7 décembre 2004 dans une clinique parisienne d'une longue maladie.