Zinédine Zidane, pour son premier match et son premier but en équipe de France de football sous l'ère Domenech, mercredi dernier contre la Côte d'Ivoire (3-0), a remis le baromètre des Bleus sur grand beau, le temps, au moins, d'aller affronter le crachin en République d'Irlande le 7 septembre. “On n'en n'attendait pas moins”, a souligné le sélectionneur Raymond Domenech après la rencontre. “Zidane, c'est un joueur qui rayonne sur les autres.” Les Bleus, qui n'avaient pas perçu les effets du réchauffement climatique depuis l'Euro, ont retrouvé leur soleil, celui qui annonce — un peu tard — l'été et réchauffe, enfin, les cœurs après un hiver difficile. S'il voulait un retour discret, c'est totalement raté. Surveillé comme un Premier ministre dès son arrivée, objet quasi exclusif de la curiosité fiévreuse des supporters, cible unique de tous les objectifs et caméras à l'entraînement..., “Zizou” s'est involontairement multiplié à Montpellier (sud). Mais son retour s'est véritablement concrétisé sur la pelouse de La Mosson, où sa simplicité à faire des gestes compliqués, sa disponibilité totale malgré une condition physique à parfaire et son envie de montrer l'exemple ont transpiré. Le maestro a même couronné sa première prestation en bleu depuis quatorze mois d'un but du pied gauche, comme il y a onze ans jour pour jour, pour sa toute première sélection face à la République tchèque (2-2). L'intéressé, acclamé comme un messie avant le match, loué comme un sauveur après et salué sur son but par tous ses coéquipiers accourus vers lui, un grand sourire aux lèvres, un moment “symbolique et fort” (dixit Domenech), fut, toutefois, le premier à le clamer : “Non, il n'y a pas d'effet Zidane." “Je suis revenu”, a dit un “ZZ” déjà au top. “Mais Thuram est revenu, Makelele est revenu et tout le monde a fait un bon match. Il y avait déjà des joueurs en place, ceux qui avaient fait les matches d'avant. On a juste eu un petit truc, comme cette victoire, ces deux trois buts qui nous ont permis de mieux jouer. Ce qui est important, c'est ce qui arrive (îles Féroé et Eire en septembre). Il ne faut pas se tromper d'objectif.” Mais sur ce match-là, empêcher l'opinion de parler d'un effet Zidane dans cette rencontre — ce à quoi s'est aussi employé Raymond Domenech — revient tout bonnement à demander à un perroquet de se taire. Pour un Zidane aux accents d'humilité, l'équation est bien plus simple. Elle tient en un “petit quelque chose en plus”. “Quand les matches nuls s'accumulent, comme cela a pu être le cas pour l'équipe de France, la confiance peut disparaître, a-t-il expliqué. Mais la qualité des joueurs, elle, existe toujours. Il faut simplement quelque chose pour déclencher, retrouver cette confiance. C'est ce qu'on a un petit peu retrouvé tous contre la Côte d'Ivoire.” Le capitaine tricolore avait déjà tenu le même discours en conférence de presse, la veille du match, expliquant que, pendant sa “retraite”, il avait noté qu'il “manquait quelque chose (aux Bleus) pour engranger les victoires". "Quelque chose et pas quelqu'un !", avait-il bien insisté. Bien malgré lui, Zidane, bien aidé par un Claude Makelele qui l'a dispensé de toutes les basses œuvres, a prouvé tout le contraire à Montpellier.