"Continuons, ensemble, d'exiger, dans l'union le départ du système policier à travers une transition démocratique qui jette les jalons d'une nouvelle république"(…), ont exhorté les signataires de l'appel. À moins de trois jours du scrutin du 12 décembre, alors que le pouvoir tient le cap sur ce rendez-vous très contesté, de nombreux intellectuels, professeurs de médecine, personnalités de renom, artistes, journalistes, chercheurs, associations et autres collectifs et partis politiques de la mouvance démocratique ont lancé hier un appel au peuple algérien l'exhortant à rejeter ce qu'ils qualifient de "mascarade électorale". "L'heure est grave ! Forts de leur mainmise sur la puissance sécuritaire du pays, les tenants du pouvoir s'obstinent à imposer, par un violent passage en force, un président de leur choix, au risque de porter atteinte à la pérennité de l'Etat, voire d'entraîner le pays vers le chaos. Ils entendent perpétuer l'autoritarisme et la prédation. Ils sont décidés à étouffer la révolution citoyenne et démocratique", alertent les signataires dans cet appel. "Face à ce brutal déni de souveraineté, la résistance pacifique du peuple est un droit légitime et un devoir", soutiennent-ils. "Nous sommes des dizaines de millions à exiger, à juste titre, la levée des entraves aux libertés individuelles et collectives et la libération des détenus politiques. Nous revendiquons, légitimement, un changement de système politique que seuls permettront une transition démocratique et un processus constituant souverain hors du contrôle des figures et institutions policières du système autoritaire", ajoutent-ils avant d'appeler le peuple à poursuivre le rejet, en demeurant "pacifique et vigilant". "C'est pour cela que nous, partis politiques, société civile, syndicats, associations, collectifs citoyens et personnalités nationales signataires, appelons solennellement les Algériennes et les Algériens, au pays et dans la diaspora, à continuer de rejeter, par tout moyen pacifique, la mascarade électorale du 12 décembre en demeurant vigilants contre toutes les provocations contre-révolutionnaires", appellent les signataires parmi lesquels, les professeurs Kamel Bouzid, Addi Lahouari, Omar Aktouf, Madjid Bencheikh, l'artiste Samira Brahmia, l'ancien officier de l'ALN et syndicaliste, Abdelmadjid Azzi, le militant Djamel Zenati, les avocats, Mustapha Bouchachi et Abdelghani Badi, Boumendjel Fadila Chitour, Mouloud Boumghar, Madjid Boutmeur (chercheur au Cern), les collectifs des Algériens de Belgique, de Lyon, de Marseille, de Toulouse, d'Italie, de San Francisco, le collectif "Agir pour le changement et la démocratie en Algérie", le collectif des avocats, plusieurs syndicats autonomes, les différentes Ligues des droits de l'Homme, le RAJ et les partis FFS, PT, RCD, UCP et PST, ainsi que d'autres associations. Pour les signataires de l'appel, la "parodie électorale" du 12 décembre vise la reconduction d'un "système antinational". "Le pseudo ‘accompagnement du peuple' des tenants du système n'arrive pas à masquer le vrai objectif : le maintien du système autoritaire et corrompu. Les candidats cooptés ainsi que l'interdiction de toute campagne publique opposée au projet de parodie électorale accompagnée d'une répression féroce à l'échelle nationale mettent un terme à toute illusion de renouveau même chez les plus crédules de nos concitoyens", soulignent-ils avant d'appeler à la poursuite de la mobilisation pour exiger le changement de système. "Continuons, ensemble, d'exiger, dans l'union le départ du système policier à travers une transition démocratique qui jette les jalons d'une nouvelle république. Les peuples du monde regardent notre révolution avec admiration. Restons unis, déterminés et pacifiques dans ce combat exemplaire pour la démocratie et la citoyenneté effectives. Encore une fois, rien ne pourra venir à bout de la révolution algérienne pacifique contre le système autoritaire", conclut le texte.