L'agression de Saïd Sadi à Marseille par deux nervis islamistes a suscité une vague d'indignation qui a poussé la victime à réagir publiquement. D'autres formes de soutien commencent à prendre forme à l'initiative de plusieurs groupes citoyens. C'est le cas d'un collectif d'Algériens résidant au Canada qui a rendu publique hier une déclaration de soutien et de solidarité avec le fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Les signataires du document affirment que ce n'est pas "la personne de Saïd Sadi qui est visée mais bien le projet de société qu'il incarne". Le "projet d'une Algérie démocratique qui puise ses valeurs de la plateforme de la Soummam est aussi le nôtre", estiment les signataires pour lesquels le docteur Sadi "a toujours incarné, incarne et incarnera la mouvance démocratique dans notre pays". "Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette lâche agression sur une personnalité politique qui est au cœur de la révolution citoyenne. Ses analyses approfondies sur la révolution démocratique algérienne contribuent (…) à la compréhension de ses enjeux dans la construction de nouvelles perspectives pour la nation", soulignent encore les membres du collectif qui, tout en réaffirmant leur solidarité agissante, apportent leur "soutien indéfectible à Saïd Sadi pour sa détermination et sa constance dans son combat pour un Etat de droit, démocratique et social". Abordant les perspectives du hirak, les signataires disent souscrire pleinement aux revendications du peuple algérien, revendications axées sur le démantèlement du système en vigueur depuis l'indépendance. Ce changement du système nécessite, selon eux, un passage par une période de transition, dont les mécanismes s'inspireraient de préalables démocratiques immuables. "Nous estimons que Saïd Sadi, de par son parcours militant et son capital intellectuel, demeure un acteur incontournable dans la mise en place d'une transition à laquelle appelle le peuple manifestant chaque vendredi", ajoute-t-on. La raison ? "Sa connaissance approfondie des enjeux politiques en Algérie ainsi qu'au plan régional contribuerait à la réussite de cette phase transitoire inéluctable", tranchent-ils. Par ailleurs, la condamnation à la prison ferme des militants du hirak porteurs de l'emblème amazigh a révulsé les membres du collectif qui ont descendu en flammes les magistrats soumis à l'Exécutif. "Nous dénonçons les arrestations arbitraires de la part d'un système grabataire et exigeons la libération de tous les détenus d'opinion et politiques de la révolution du 22 février", réclament-ils, avant d'ajouter que "la criminalisation du port de l'emblème amazigh est un précédent grave avec la condamnation à la prison ferme des détenus du drapeau fédérateur nord-africain". Les signataires de la déclaration se disent convaincus que l'indépendance de la justice "ne peut voir le jour qu'avec l'avènement de la démocratie et de l'Etat de droit". Le collectif appelle, enfin, à disqualifier la "mascarade électorale" du 12 décembre. "Nous appelons les concitoyens et concitoyennes à maintenir cet élan de mobilisation pour faire avorter la mascarade électorale du 12 décembre dont l'objectif est le maintien du système", concluent les membres du collectif, non sans suggérer l'urgence d'adopter d'autres formes de lutte pour faire aboutir le combat pacifique du peuple algérien.