Des partis politiques réagissent suite aux multiples interpellations des manifestants qui ont été conduits vers plusieurs commissariats. Des partis politiques et des personnalités nationales ont dénoncé la répression sans précédent qui s'est abattue, mardi dernier, sur la 33e marche des étudiants. Le Parti des travailleurs a condamné cette répression qui traduit, selon lui, une volonté du pouvoir d'imposer par la force son agenda électoral, rejeté par l'immense majorité du peuple. «Des dizaines de manifestants ont été interpellés manu militari et conduits vers plusieurs commissariats de la wilaya. Des journalistes ont été empêchés de faire leur travail. Ils ont été également violentés et embarqués à leur tour. Cette escalade intervient quelques jours après une série d'arrestations arbitraires de militants politiques et associatifs. Ceci est grave», constate le PT qui exige la libération immédiate et inconditionnelle des étudiants interpellés et de tous les détenus politiques et d'opinion. Selon Ramdane Taazibt, cadre du PT, le peuple algérien a le droit de prendre son destin en main et de choisir librement la forme et la nature du régime qu'il veut mettre en place. De son côté, le Collectif des amis du manifeste pour l'Algérie nouvelle (Caman) pense que cette campagne de terreur vise à imposer la farce électorale que le pouvoir projette d'accomplir afin de restaurer l'ancien régime. «En choisissant le voie de la répression et de l'abus judiciaire contre les citoyens engagés dans la révolution démocratique, les tenants du système autoritaire veulent à tout prix annihiler l'écho international du soulèvement contre la dictature et la corruption», dénonce le collectif qui condamne fermement cette campagne de terreur et exige l'arrêt de la répression et de l'arbitraire judiciaire, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques ainsi que la levée de toutes les entraves aux droits et libertés. Le Caman interpelle le pouvoir à revenir à la voie de la sagesse et de la responsabilité en annulant la mascarade électorale du 12 décembre prochain. Pour ce collectif, la transition démocratique dans laquelle le peuple décidera en toute souveraineté de ses futurs institutions et dirigeants est la voie la plus réaliste pour asseoir une légitimité incontestable. «Toute autre option est chargée de dangers pour la nation», estime-t-il. Par ailleurs, l'Union pour le changement et le progrès (UCP), dirigé par Zoubida Assoul, dénonce, pour sa part, avec fermeté, l'usage de la violence contre les manifestants et surtout contre les jeunes qui constituent l'avenir de la nation et les bâtisseurs de l'Algérie de demain. L'UCP exige la libération immédiate de toutes les personnes interpellées ainsi que tous les détenus. Zoubida Assoul rappelle que la seule issue pour la sortie de crise politique, que vit l'Algérie depuis trop longtemps, passe par un dialogue national inclusif pour trouver une solution consensuelle qui garantira les droits de chacun à travers la construction de l'Etat de droit, de l'indépendance effective de la justice et de la protection des libertés individuelles et collectives. Les Forces de l'alternative démocratique ont fustigé les services de sécurité qui ont usé de la violence pour empêcher la manifestation estudiantine pacifique hebdomadaire. «Au lieu de se rendre à l'évidence et se plier à la volonté de la majorité du peuple qui réclame, sans discontinuité depuis bientôt 8 mois, le départ du système, le pouvoir de fait accentue la répression tous azimuts contre tous ceux qui ont un point de vue différent», notent les membres de ce pôle qui s'insurgent contre la condamnation à un an de prison ferme d'un jeune manifestant à Constantine et condamnent l'encerclement des universités d'Alger par les services de sécurité pour empêcher la communauté universitaire d'exprimer sa solidarité avec les détenus. Tout en exprimant leur solidarité indéfectible avec les victimes de la répression, les Forces de l'alternative démocratique appuient le rejet populaire du simulacre de scrutin présidentiel prévu pour le mois de décembre prochain. «Nous exprimons notre préoccupation sur des conséquences fâcheuses suite à ces développements gravissimes et nous exigeons l'arrêt immédiat de toutes les mesures répressives. Nous réitérons notre appel aux magistrats afin de se libérer de l'emprise du pouvoir de fait sur l'appareil judiciaire.»