Certaines catégories, notamment celles du secteur de la Poste, d'Algérie Télécom et des impôts, affichent déjà leur colère et se disent laissées-pour-compte. La direction de l'emploi de Bouira vient d'annoncer la titularisation de plus de 6100 jeunes contractuels, conformément aux dernières instructions données par le gouvernement. Même si cette mesure a de forts relents électoralistes, notamment dans le contexte actuel, elle n'en demeure pas moins quasi vitale pour les milliers de jeunes qui "végètent" dans la précarité du préemploi. Les secteurs touchés par ces titularisations de masse sont ceux de l'éducation nationale, la santé publique et les travailleurs communaux. Selon le directeur de l'emploi local, M. Metnani, une commission mixte présidée par le wali vient d'être mise en place afin d'étudier les dossiers des contractuels et tenter de les intégrer de manière permanente au corps de la Fonction publique. À l'échelle locale, on compte pas moins de 13 700 travailleurs contractuels tous corps confondus. Selon la même source, dans un premier temps, les contractuels ayant une ancienneté professionnelle égale ou supérieure à 8 années et bénéficiant de contrats courant au 31 octobre 2019 sont concernés par cette opération. La deuxième étape, précise M. Metnani, sera déployée au premier trimestre 2020 puisque, selon ses dires, elle affectera plus de 3800 autres jeunes ayant une ancienneté comprise entre 3 et 8 ans, tandis que la troisième phase de titularisation touchera en 2021 plus de 1700 jeunes ayant une ancienneté inférieure à 3 ans, a-t-il encore ajouté. D'après M. Metnani, ces mesures n'excluront aucun contractuel et seront menées "conformément à des critères objectifs et un calendrier fixe", a-t-il tenu à rassurer. Néanmoins, en dépit de ces assurances, certaines catégories, notamment les contractuels du secteur de la Poste, d'Algérie Télécom et des impôts, affichent déjà leur mécontentement et se disent laissées pour compte. Ces trois corps de la Fonction publique à l'échelle locale crient déjà à "l'injustice" et ne cessent de manifester leur colère. Ainsi, dimanche, ils ont protesté devant le siège de la wilaya pour réclamer à leur tour d'intégrer ce vaste plan de recrutement. Selon les manifestants, ces franges de la société déplorent la non-prise en charge de l'ensemble des points contenus dans leur plateforme de revendications. "Nous ne sommes pas des esclaves. Nous avons nos droits et notre dignité", ont-ils scandé. Les protestataires ont exprimé leur ras-le-bol par rapport à leurs conditions de travail qu'ils considèrent comme "indignes". Par la suite, ces fonctionnaires précaires, comme ils aiment se définir, notamment ceux d'Algérie Poste, ont soulevé leurs principales revendications consistant essentiellement en l'intégration. "On est là aujourd'hui pour clamer haut et fort nos droits les plus légitimes. On exige l'intégration de tous les contractuels du préemploi dans des postes de travail permanents, la comptabilisation des années d'exercice dans l'expérience professionnelle et la retraite, et le gel des concours de recrutement." Ceux d'Algérie Télécom ont protesté pour les mêmes raisons. Ces stagiaires et contractuels activant dans les différentes structures d'Algérie Telecom interpellent encore une fois leur tutelle afin d'exiger leur titularisation. Ainsi, dans une correspondance adressée au département de Houda Imane Feraoun et au nouveau directeur général de l'opérateur historique, ces stagiaires réclament la "concrétisation" des engagements pris par l'ancien DG, Ali Kheman, visant à les recruter dans le cadre d'un contrat à durée indéterminée (CDI).