La loi de finances 2020 (LF2020) a été officiellement signée, hier, par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, à la veille d'une élection présidentielle très contestée. Votée en novembre dernier, presque dans la précipitation et sans amendements notables, par les deux Chambres du Parlement, la loi de finances 2020 devra ainsi entrer officiellement en vigueur dès le 1er janvier prochain. Outre l'abrogation de la fameuse règle des 51/49% pour les secteurs économiques non stratégiques, le texte charrie, entre autres dispositions importantes, l'autorisation de recourir à l'endettement extérieur pour le financement de projets économiques structurels, ainsi qu'un réaménagement de l'impôt sur le patrimoine et la possibilité pour les particuliers d'importer des véhicules touristiques d'occasion de moins de trois ans, sur leurs propres fonds en devises. Au plan budgétaire, la LF2020, qui table, pour l'exercice à venir, sur des recettes globales de l'ordre de 6 200,3 milliards de dinars, en baisse de 7% par rapport à 2019, autorise un déficit budgétaire évalué à 7% du PIB, soit 1 533,4 milliards de dinars, et un déficit du Trésor de l'ordre de 2 435,6 milliards de dinars, soit 11,4% du PIB. En parallèle, les dépenses de l'Etat sont fixées à 7 823 milliards dinars, en contraction de 8,6%, avec des abaissements de 1,2% des dépenses de fonctionnement et de 18,7% pour l'équipement. Le budget des transferts sociaux est maintenu, néanmoins, à un niveau élevé de 1 798,3 milliards de dinars, soit 8,4% du PIB. En termes de cadrages macroéconomiques, faut-il le souligner enfin, la LF2020 a été basée sur un prix de référence du pétrole à 50 dollars et une prévision d'un cours moyen de marché à 60 dollars le baril, ainsi qu'un taux de change de 123 DA pour un dollar, une croissance économique globale de l'ordre de 1,8% et un rythme d'inflation moyen de 4,08%.