Le gouvernement ne compte pas recourir au financement non conventionnel pour couvrir le déficit prévisionnel du Trésor pour 2020, assure le ministre des Finances, Mohamed Loukal, dans un entretien à l'APS. Dans l'avant-projet du budget 2020, le gouvernement prévoit des dépenses de l'ordre de 7 773 milliards de dinars avec un budget de fonctionnement s'élevant à 4 893 milliards de dinars. Les dépenses d'équipement avoisinent 2 880 milliards de dinars, en baisse de 20,1%. Les recettes prévues au titre de l'exercice 2020 s'élèveront à 6 239,7 milliards de dinars, soit un recul de 7,72% par rapport à la clôture de l'exercice 2019. L'avant-projet du budget 2020, construit sur la base d'un prix de référence de 50 dollars le baril, table sur des recettes fiscales ordinaires de 3 030 milliards de dinars, en hausse de 8,6%. La fiscalité pétrolière devrait s'élever à 2 200,3 milliards de dinars, en baisse sensible par rapport aux prévisions de la loi de finances 2019. Au vu de ces niveaux de recettes et de dépenses prévus, le déficit budgétaire se situerait à hauteur de -1 533,4 milliards de dinars, soit -7,2% du produit intérieur brut (PIB). Le déficit du Trésor s'établirait à 2 435,6 milliards de dinars (11,4% du PIB). La prise en charge de ces déficits par le Trésor public nécessitera une couverture financière de 2 010,6 milliards de dinars à mobiliser, au titre de l'exercice 2020, "par des ressources internes ordinaires", souligne le ministre, sans donner de détails sur les sources de financement de ces déficits. Le grand argentier du pays a exclu le recours au financement non conventionnel. Il a également écarté les financements extérieurs qui, même s'ils sont autorisés par le projet de la loi de finances pour 2020, "nécessitent un peu de temps pour être applicables". Le recours aux financements extérieurs pourrait être envisagé à partir 2021, après la promulgation d'un texte d'application qui précisera les modalités pratiques de ce type de financement. "Cela prendra quelques mois", a indiqué M. Loukal. Quant au financement non conventionnel, le grand argentier du pays a rappelé que ce mode de financement a fait l'objet de décision de gel de la part du gouvernement, en mai 2019, à son niveau de janvier 2019, soit 6 556,2 milliards de dinars. Dans le projet de la loi de finances pour 2020, il n'a pas été reconduit. Cependant, le financement non conventionnel n'est pas définitivement abandonné. "Il demeurera valable jusqu'en 2022", a indiqué le ministre. Ce dernier a précisé que sur les 6 556,2 milliards de dinars mobilisés à fin janvier dernier, 2 470 milliards de dinars ont été consacrés à la couverture des besoins de financement du déficit du Trésor. En revanche, 2 313,0 milliards de dinars ont été mobilisés au titre du financement de la dette publique interne. En somme, le ministre des Finances révèle qu'au 25 septembre 2019, un montant de 5 945,5 milliards de dinars est, depuis, injecté dans l'économie. "À cette date, le compte du Trésor, auprès de la Banque d'Algérie, affiche un solde positif de 610,7 milliards de dinars, devant permettre de continuer d'assurer les différentes dépenses, au titre de l'exercice 2019", indique M. Loukal. Meziane Rabhi