Abou Djerra Soltani a demandé la libération de tous les détenus politiques, dont Ali Benhadj et Mohamed Benchicou, avant le 29 septembre. Le MSP a donné, jeudi à partir de son siège central à Alger, le coup d'envoi de la campagne électorale pour la promotion de la Charte pour la réconciliation nationale et la paix, qui sera soumise à l'approbation du peuple par voie référendaire le 29 septembre prochain. À l'occasion, le président du parti Abou Djerra Soltani a fait un long discours dans lequel il a loué naturellement les vertus du projet du chef de l'Etat. Il n'a pas trouvé meilleur préambule que d'avancer qu'après une attente de dix mois — depuis le discours du 1er novembre au cours duquel le président Bouteflika a révélé son intention d'organiser un référendum sur la réconciliation nationale —, émaillé de son avis par des spéculations et des surenchères, “le projet de charte pour la réconciliation nationale et la paix est enfin venu mettre fin aux doutes et définir les modalités et mécanismes de la restauration de la paix”. Abou Djerra Soltani a revisité succinctement, en présence des journalistes (une réunion de travail était prévue, dans la même journée, avec les cadres du parti pour décortiquer la charte et élaborer le discours politique qui sera distillé au public durant la campagne électorale), les cinq chapitres capitaux de la charte. Il a affirmé que ce projet, qui incarne “une volonté politique ferme du président de la République d'en finir avec le terrorisme et l'intégrisme”, sera appliqué sous forme de lois et de décrets exécutifs. À son regard, au-delà de l'abandon des poursuites judiciaires contre les terroristes ayant déposé les armes et la libération ou commutation des peines de ceux qui sont en prison, les points essentiels de la charte résident dans l'endossement par l'Etat de la responsabilité des disparus, la prise en charge des victimes du terrorisme et de leur famille et surtout réhabiliter la dignité et l'honneur des femmes violées par des terroristes, en reconnaissant qu'elles ne sont responsables ni moralement ni physiquement de ce qu'elles ont subi. Il est important également, selon le président du MSP, de donner une identité aux enfants nés du viol ou au maquis. “À notre sens, les conditions sont réunies pour fermer définitivement la parenthèse de la violence et de ce qu'elle a engendré comme maux”, a-t-il soutenu. À ce titre, il a estimé nécessaire de revenir, après le référendum, à une vie politique et sociale normale. Plus explicitement, il a revendiqué, encore une fois, la levée de l'état d'urgence. Comme signe d'apaisement, il a demandé aux autorités nationales de libérer, avant le rendez-vous du 29 septembre, tous les détenus politiques, à leur tête Ali Benhadj et Mohamed Benchicou. Ainsi sans en avoir l'air, le patron du MSP reconnaît que le directeur du quotidien Le Matin a été emprisonné en vérité pour ses idées et non pas pour avoir enfreint les lois de la République. Abou Djerra Soltani a indiqué que les partis de l'alliance présidentielle se concerteront en vue de coordonner leurs sorties sur le terrain durant la campagne pour le référendum de septembre prochain. S. H.