Les élections anticipées ont lieu aujourd'hui en Grande-Bretagne. Hier, à la veille de ce scrutin crucial pour le sort du Brexit, le Premier ministre britannique Boris Johnson et son adversaire travailliste Jeremy Corbyn ont abattu leurs dernières cartes pour remporter un scrutin qui s'annonce serré au vu des derniers sondages. Au terme d'une campagne où il aura préparé des doughnuts, changé une roue de Formule 1 et pulvérisé un faux mur symbolisant "l'impasse" du Brexit à l'aide d'un bulldozer, le dirigeant conservateur a débuté sa journée hier en livrant des bouteilles de lait à Guiseley dans le Yorkshire (nord de l'Angleterre). Il a ensuite préparé une tourte au bœuf et à la bière, qu'il a comparée à l'accord de Brexit négocié avec l'Union européenne, mais qui n'a pas été voté au parlement, faute de majorité. M. Johnson compte "réchauffer" et resservir le texte aux députés, s'il gagne. Arrivé au pouvoir fin juillet avec la promesse de sortir son pays de l'Union européenne, l'ancien maire de Londres a consacré ses derniers déplacements au nord et au centre de l'Angleterre et au pays de Galles, régions traditionnellement acquises au Labour, mais favorables au Brexit. Son principal rival, Jeremy Corbyn, chef du Parti travailliste, a rassemblé ses troupes hier avant l'aube à Glasgow, en Ecosse, où il espère battre les indépendantistes du SNP. Il a promis "espoir" et "sécurité" aux électeurs et attaqué Boris Johnson sur son manque de sincérité, l'accusant de "faire des promesses qui se transforment en mirages le lendemain". Le très à gauche leader travailliste Jeremy Corbyn promet une révolution industrielle verte et des milliards pour les services publics, notamment de santé. Sur le Brexit, il compte organiser un nouveau référendum, mais rester "neutre", une posture critiquée pour son manque de clarté. Le dernier sondage de la campagne publié par l'institut YouGov donne le Parti conservateur en tête des intentions de vote avec 339 sièges sur 650. Selon l'institut, un tel résultat constituerait "la meilleure performance des conservateurs depuis 1987", sous Margaret Thatcher.