Premier actionnaire à reconnaître, publiquement, la faillite financière et juridictionnelle de la société sportive par actions qui gère l'équipe professionnelle, Tayeb Mehiaoui a brisé, mercredi après-midi, le mur du silence, et lancé, officiellement, la restructuration de ce que devrait être le nouveau Mouloudia d'Oran. Venant d'un homme d'affaires connu et reconnu (il est concessionnaire de la marque Peugeot à Oran et propriétaire d'un titre de presse), doublé d'un militant politique aguerri (ex-vice-président de l'APW et ancien sénateur), cet "aveu" prend des allures de véritable tournant dans les évènements qui secouent actuellement la bâtisse mouloudéenne. "Je sais. Je m'attends à des réactions hostiles de la part des autres actionnaires. Je sais où j'ai mis les pieds. J'aurai la moitié de la ville contre moi. Mais pour l'intérêt du Mouloudia, il était nécessaire de faire le pas", reconnaissait, d'ailleurs, l'ancien président du club, désormais habitué des guerres en coulisse et des coups bas de ses anciens collaborateurs. En décidant de saisir la justice pour que les bilans du club des 8 dernières saisons soient passés au peigne fin, Tayeb Mehiaoui veut, ainsi, démontrer par voie officielle que la SSPA-MCO est une coquille vide et que "ceux qui affirment qu'ils détiennent des actions à hauteur de quatre milliards se trompent puisqu'ils ont laissé des dettes de 12 milliards et que la société sportive est déficitaire depuis très longtemps. " Sûr de sa démarche et sans langue de bois, l'ancien actionnaire majoritaire a même rappelé que "Belhadj Baba n'était pas un président légal puisqu'élu pour seulement une année", tout en insistant sur le fait que c'est "le Club sportif amateur qui devrait obtenir la majorité des actions, à hauteur de 40%". Tançant Youssef Djebbari et Hafid Belabbès, sans les citer, Tayeb Mehiaoui a, en fait, entamé un véritable putsch dont les conséquences attendues sont la dissolution de l'actuelle SSPA-MCO en la déclarant en faillite générale, le départ de tous les actionnaires puisque le capital social a été englouti par les dettes et la création d'une nouvelle société sportive sur de meilleures bases, plus solides et plus crédibles surtout.