Le ministre a défendu le dispositif concernant les “chômeurs-promoteurs” de plus de 35 ans. Lors de la visite d'inspection qui l'a conduit, jeudi dernier, à Bouira, le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, s'est enquis de la situation du travail dans les deux secteurs de l'emploi, public et privé, de la wilaya. Il s'est également penché sur les problèmes rencontrés par quelques organismes et dispositifs impliqués dans le projet de la résorption du chômage à travers la perspective de la création et du suivi de l'emploi. L'occasion a été saisie pour annoncer l'attribution de nouvelles prérogatives à la Caisse nationale d'assurance chômage pour en faire un dispositif agissant dans le monde de l'emploi. C'est à Aomar, une petite localité et un chef-lieu de commune distant de 20 kilomètres de Bouira, qu'a commencé la tournée de Tayeb Louh, où une unité de production de la dalle de sol et de la faïence murale d'une capacité de production de 1 500 m2/jour, gérée par un promoteur privé et employant 80 travailleurs toutes qualifications confondues a constitué l'unique prototype d'établissement du secteur privé retenu par la délégation ministérielle au programme de sa tournée. À Bouira, Tayeb Louh a abordé le volet “protection sociale” de sa visite, tout en restant serein, et s'est montré plutôt rigide devant les responsables de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) en charge de l'exécution du nouveau dispositif de la prise en charge des chômeurs-promoteurs âgés entre 35 et 50 ans. D'emblée, il remarquera une défaillance au niveau du suivi des projets créés et attirera l'attention de ses interlocuteurs sur l'impératif de l'installation d'une commission de wilaya pour cet effet. Longtemps limitée dans son action, la CNAC se verra bientôt attribuer de nouvelles prérogatives dont le projet est actuellement à l'étude et fait l'objet de consultations entre les différents partenaires. Sans préciser la nature de ses nouveaux pouvoirs, le ministre a affirmé qu'ils donneront à cet organisme une allure plus agissante dans la lutte contre le chômage. Nonobstant l'exploit réalisé par la direction régionale de Tizi Ouzou, tutelle de l'agence de Bouira, lequel exploit s'est traduit par l'homologation par la caisse de 306 projets, dont 230 ont eu l'aval des institutions bancaires, les chargés de l'opération qui se sont fait reprocher leur silence sur quelques abus signalés par des promoteurs au niveau de certaines banques, ont été invités par leur supérieur à faire preuve de plus de rigueur et de responsabilité dans le travail. “J'exige que vous me teniez spontanément informé du moindre problème de ce genre et que vous me rendiez destinataire de rapports écrits sur les entraves bureaucratiques qui surgiront éventuellement dans le futur et qui risqueraient de freiner l'élan du dispositif”, a-t-il recommandé d'un air étonné et contrarié à l'adresse de ses subordonnés, avant de s'exclamer devant la foule : “Il est inconcevable et intolérable que la loi soit enfreinte par quelque individu ou institution que ce soit !” citant la force du décret en vertu de quoi est instauré le dispositif en question. Poursuivant son inspection, le ministre, qui a suivi au siège de la CNAS, la présentation de la fiche technique de la structure organique de la caisse ainsi qu'une évaluation des déclarations annuelles des salaires et des salariés, s'est dit satisfait du progrès considérable dans les moyens d'exploitation des données. Abordant la question épineuse de l'oscillation du prix des produits pharmaceutiques, il a fait part de l'intention de son département d'établir dans un futur proche, un prix de référence qui servira de base dans les traitements de la caisse. Un bilan de l'opération de solidarité, dite d'aide à domicile, lui a été présenté à la Caisse nationale de la retraite avant de présider, à la Casnos, à la distribution d'équipements, appareillages et cartes de gratuité des soins au profit de quelques retraités dont le besoin est médicalement justifié. Enfin, une virée à l'Inspection du travail a permis à la délégation ministérielle d'avoir un aperçu sur l'organigramme des entreprises et organismes publics et privés ainsi que des statistiques relatives à l'évolution de la masse salariale locale. Une synthèse de la situation des contentieux collectifs et individuels pris en charge par l'inspection, au cours du premier semestre de l'année, lui a été présentée à la même occasion, ainsi qu'un plan de prévention des risques professionnels et de la lutte contre l'emploi clandestin. Au sujet de la non-déclaration des travailleurs à la sécurité sociale, on lui a expliqué que le secteur privé, notamment celui du bâtiment, est le plus enclin à ce genre de pratiques pour des raisons fiscales et du fait de l'instabilité des entreprises. SLIMANE ALLOUCHE