La mobilisation de la diaspora algérienne au Canada ne faiblit pas. Samedi, à l'occasion de l'acte 43 de la révolution populaire, des centaines d'Algériens ont manifesté devant le consulat général d'Algérie à Montréal. Pour cette première action post-élection, nous avons constaté que la même ambiance contestataire prévalait. Les manifestants ont mis à jour les slogans du hirak, histoire de les coller à l'actualité. "Le peuple a dit son mot : dégagez", lit-on sur une pancarte brandie par un manifestant. "L'îssaba installe un nouveau portrait dans le vieux cadre", a-t-on écrit sur une autre. Les manifestants ont affiché une détermination non démentie à poursuivre le combat pacifique pour un Etat de droit, qui passe nécessairement par le démantèlement du système qui vient d'adouber un nouveau président sans légitimité populaire. "C'est toujours le même système, on a juste installé un nouveau chef de l'Etat qui est lui-même un enfant du système. Alors, poursuivons notre révolution", martèle un manifestant, l'emblème national noué autour du cou. Le rejet massif du scrutin présidentiel, jeudi dernier, notamment en Kabylie, a inspiré de nouveaux slogans aux manifestants. "Tizi Ouzou, ddula à genoux" (Le pouvoir à genoux), scandent ces derniers, en référence à l'opération "zéro vote" réalisée à Tizi Ouzou, où le taux de participation était de 0,02%. "C'est presque epsilon", ironise un enseignant de mathématiques. À Montréal, le taux de participation était de 3,8%. Les hirakistes ont observé des vigies devant le centre de vote depuis le début des opérations le 7 décembre. Un intervenant a expliqué l'objectif de cette vigie. "Nous, nous ne reconnaissons pas cette élection, ni ses résultats", souligne-t-il. Outre le rejet de la présidentielle et de ses résultats, les Algériens du Canada maintiennent le cap fixé par le peuple algérien qui manifeste chaque semaine dans tout le pays. Les détenus d'opinion ne sont pas oubliés par les manifestants, puisque leurs portraits trônaient au milieu de la foule. Leur libération est également exigée. Si un consensus a été trouvé dans la diaspora quant à la nécessité de poursuivre le combat pacifique, des brainstormings s'imposent, selon des militants du hirak. Des forums de débat et de discussion sont ainsi organisés pour échanger sur les perspectives de la révolution populaire. Dans ce sillage, hier, le Forum des Algériens de Montréal devait tenir son assemblée bimensuelle pour aborder justement l'après-présidentielle. De Montréal : Yahia Arkat