Les partis politiques irakiens négociaient toujours hier le nom du futur Premier ministre, que le président Barham Saleh s'est engagé à proposer au vote du Parlement au plus tard jeudi. La tâche est d'autant plus compliquée que ces négociations sont scrutées de près par plusieurs milliers de manifestants qui, depuis deux mois et demi, sont mobilisés contre le pouvoir et son parrain iranien et rejettent par avance tout politicien issu du "système corrompu" en place depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Le nouveau chef du gouvernement devra en outre avoir l'aval du puissant voisin iranien, de plus en plus influent en Irak, à un point tel que c'est le général Qassem Soleimani des Gardiens de la révolution -l'armée idéologique d'Iran-- qui supervise les négociations. Le mouvement de contestation, durement réprimé, a déjà donné lieu à quelque 460 morts et 25 000 blessés. Plusieurs noms circulent, dont celui de Mohammed al-Soudani, 49 ans, ancien ministre et ex-gouverneur d'une province du Sud, d'ores et déjà rejeté par les manifestants qui exigent un candidat "indépendant", "non corrompu" et n'ayant pas été mêlé aux affaires depuis 2003. R. I./Agences