Déclaré vainqueur de l'élection présidentielle de jeudi dernier, malgré une forte contestation populaire, Abdelmadjid Tebboune prendra dès aujourd'hui ses fonctions de président de la République, à l'issue d'une cérémonie d'investiture qui se déroulera en présence des plus hautes autorités civiles et militaires du pays, ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie. Elu au premier tour, avec un taux de 58,13%, selon les résultats définitifs de l'élection du 12 décembre, tels que validés lundi dernier par le Conseil constitutionnel, Abdelmadjid Tebboune prendra ses fonctions juste après la prestation de serment, conformément à l'article 89 de la Constitution qui stipule que "le président de la République prête serment devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la nation, dans la semaine qui suit son élection". Le nouveau président de la République, qui s'est présenté au scrutin de jeudi dernier en tant que candidat indépendant, s'est notamment engagé, lors d'une conférence de presse qu'il a animée juste après l'annonce de son élection, à ouvrir "un dialogue sérieux" avec le mouvement de contestation populaire, tout en promettant d'examiner les dossiers des détenus politiques et d'opinion. Outre cet engagement, qui vise surtout à essayer de convaincre la grande majorité des Algériens qui conteste la légitimité même de l'élection du 12 décembre, le nouveau chef de l'Etat a également annoncé parmi les actions prioritaires qu'il compte engager dès sa prise de fonction, une révision "profonde" de la Constitution et de la loi électorale, ainsi que "la poursuite de la lutte contre la corruption", assurant, en ce sens, que la grâce présidentielle ne pourra pas toucher les personnes impliquées dans ce genre d'affaires.