Le constructeur aéronautique européen, Airbus, prévoit de livrer 300 avions en 2003 et devrait ainsi, pour la première fois de son histoire, passer devant son grand rival américain Boeing, même si 2003 risque de s'avérer “extrêmement difficile”, à cause de la crise du transport aérien. “Nous espérons passer cette année devant Boeing, pour la première fois, en termes de livraisons”, a déclaré, hier, Noël Forgeard, le patron d'Airbus. L'an dernier, l'avionneur européen a livré 303 appareils à ses clients, nettement en deçà de son rival américain qui en a livré 381. Mais pour 2003, la situation devrait s'inverser, les prévisions de livraisons de Boeing se situant entre 275 et 285 avions. La perspective d'une guerre en Irak fait cependant planer des incertitudes sur ces pronostics. “Si le conflit survient assez tôt dans l'année et est de courte durée”, il n'aura qu'un impact limité, a estimé Noël Forgeard. “Sinon, les conséquences seront plus difficiles à évaluer”, a-t-il prudemment ajouté. Dressant le bilan de l'année qui vient de s'achever, il a, par ailleurs, estimé que 2002 avait été pour Airbus “une bonne année”. “Malgré la crise du transport aérien, nous avons pu réaliser tous nos objectifs de livraisons d'avions”, a-t-il remarquer. “Nos prises de commandes ont été plus élevées que ce que nous attendions”. Airbus, filiale à 80% du groupe européen EADS et à 20% du britannique BAE Systems, a engrangé 233 commandes nettes d'avions en 2002 (300 nouvelles commandes moins 67 annulations), contre 274 un an plus tôt. Ce chiffre tient compte de la méga-commande de 120 appareils A319 par la compagnie britannique à bas coûts easy Jet, signée le 31 décembre, et que le groupe a comptabilisée sur 2002. Ces commandes, d'une valeur totale de 18,4 milliards de dollars, confèrent à Airbus, une part du marché mondial de 57% pour le nombre d'avions commandés et de 54% en valeur. Boeing, pour sa part, a récemment annoncé avoir reçu 176 commandes nettes d'avions en 2002.